Faire son deuil (2)

(à la manière de JM…)

Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.

Aux si rares moments où ma pensée parvient à retrouver quelque autonomie (c’est-à-dire le soir, au moment de l’endormissement), lorsqu’elle a réussi à s’extirper de la gangue du bruit de fond si généreusement distillé par les médias, il m’arrive très fréquemment qu’elle rejoigne ceux qui sont dans le trouble, ou bien parce que quelques uns de leurs proches maniaient le crayon, ou bien parce qu’ils fréquentaient tel hypermarché, ou alors parce qu’ils s’apprêtaient à tourner une série de télé « réalité », ou bien encore à visiter un musée, ou bien (enfin ?) parce qu’ils avaient pris place à bord d’un vol transeuropéen …

Ce bruit de fond entretient (et s’entretient) régulièrement des mêmes modulations récurrentes : « Nous ne savons rien ; mais restez à l’écoute : nous donnerons la parole à nos correspondants dès qu’ils auront quelque chose à nous dire ».

 

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