» Intime Tour  » de CHRISTOPHE : Paradis Retrouvé

  


Christophe vient de démarrer un « Intime Tour » qui s’annonce très prometteur. Après une première date pour se chauffer à la Cité des Congrès de Nantes, le deuxième concert a eu lieu au Radiant-Bellevue de Caluire-et-Cuire (Lyon). « Intime Tour », soit Christophe seul en scène…

 

Samedi 12 janvier 2013, 20h45. Le grand rideau rouge s’ouvre, les lumières bleutées s’allument… la scène est vide. Dans les haut-parleurs, une voix se fait entendre : Christophe nous parle depuis sa loge… Il est très heureux d’inaugurer ce soir cette magnifique salle du Radiant, remercie le public d’être venu si nombreux (1200 places assises) et nous souhaite à tous une année… « radiante »… Puis il nous annonce le programme de la soirée : en première partie, la pianiste polonaise Justyna Chmielowiec, pour une sélection d’oeuvres de Liszt et Chopin que n’aurait pas renié Vladimir Horowitz -remarquables interprétations généreusement applaudies. Entracte.

 

Le grand rideau rouge s’ouvre à nouveau… A droite un piano à queue (Steinway), à gauche des guitares, au centre une petite estrade avec synthétiseurs et samplers… Deux portes d’entrée, des poteaux verticaux : il s’agit en fait de la reproduction du studio Montparnasse du chanteur. Eclairages somptueux, volutes de fumées, « lumières et couleurs qui se répondent »… mais toujours pas de Christophe -ce qui semble procurer au public un début d’inquiétude… Enfin, il arrive : « Je préparais mes trucs ! »…

 

D’abord assis au piano, Christophe interprète « Le Beau Bizarre » (« Si j’ai ma veste noire, ce n’est pas par hasard… »), « Du Pain Et Du Laurier » (avec une agréable touche d’harmonica), « Un Peu Menteur », « Minuit Boulevard » (une pensée pour Alain Kan), « Comme Un Interdit »… Il s’installe ensuite au synthétiseur, livrant des versions (parfois expérimentales) de titres moins connus comme « La Petite Fille Du Troisième », « Enzo », « Rock Monsieur », ou le magnifique « La Man »…Puis, guitare en main (électrique ou 12 cordes acoustique), il chante « Señorita », « Petite Fille Du Soleil », « Tandis Que » (tiré de son dernier album en date à ce jour,« Aimer Ce Que Nous Sommes »). Avec « Raconte Une Histoire », texte constitué des titres de ses films préférés, il partage avec nous son monde rêvé de cinéphile… La magie opère et au fil de la soirée, Christophe semble de plus en plus à l’aise -il faut dire que son verre de Jack Daniel’s le suit d’instrument en instrument (seul problème : les glaçons fondent).

 

De retour au piano, « l’Enchanteur » fait des miracles : avec « Le Temps De Vivre », « Elle Dit, Elle Dit », « Parle-Lui De Moi », « Succès Fou » et le sublime « Lita », la salle bascule dans un autre univers…Emotion rare et presque palpable, pour un authentique artiste à l’humour parfois déconcertant et à la sincérité touchante -fragilité dont Christophe sait jouer à merveille. La set-list, habile mélange de titres connus de tous (nombreux dans le cas de Christophe) et d’autres, plus obscurs, comble les spectateurs -plus ou moins initiés à l’œuvre du Bevilacqua. Toutefois, même les chansons qui n’ont pas été des « tubes » suscitent des applaudissements chaleureux dès l’introduction, ce qui semble vraiment faire plaisir à Christophe (« On dirait que vous connaissez toutes les chansons… C’est pas toujours le cas vous savez ! »). Le public, ébloui, en redemande… En enchaînant « Les Paradis Perdus », « Les Mots Bleus », « Aline » et « Les Marionnettes », le beau bizarre met tout le monde d’accord. Mais il y a déjà longtemps que la salle entière est conquise par cette générosité hors du commun chez un artiste de cette trempe. Ce soir le funambule était vraiment sans filet : un courage hors-norme qu’il convient de saluer.

 

« Il y a certainement de vrais pianistes dans la salle ce soir qui doivent bien rigoler », lance-t-il à la fin du concert…

 

Pas si sûr…

 

Christophe poursuit son « Intime Tour » jusqu’à la fin du mois de janvier. Il reste encore quelques dates à venir :

 

le 22 à Tours (Le Vinci)

le 24 à Marseille (Le Silo)

et les 28, 29 et 30 janvier au Théâtre Marigny de Paris.

Dépêchez-vous, l’occasion est rare…

 


 

Un nouvel album, « Paradis Retrouvé », est annoncé pour mars 2013.

Par ailleurs, sa réputation de mauvais perdant au poker bien établie, il est désormais passé à la pétanque.

 

 

 

Ramon Fernando