Guinée Bissau : un autre coup d’Etat ?

Koumba Yalla: le nouvel homme fort de Bissau?

La Cedeao a vraiment du pain sur la planche ces derniers mois. Elle, qui devrait accompagner la transition malienne, et surtout aider  le régime intérimaire de Bamako à pacifier le nord Mali, contrôlé depuis quelques jours par les rebelles du MNLA. Alors que toutes les attentions étaient braquées vers le Mali, c’est un autre pays de la sous-région, qui vient lui-aussi de prendre le chemin de l’anarchie.

Dans un article publié tout récemment sur ce même site, nous avons présenté la Guinée Bissau comme étant le « pays des coups de forces ». Ceci, au regard du nombre incalculable de coups d’Etats parfois tragiques qu’a déjà connu ce pays lusophone de l’Afrique de l’ouest.

Ce jeudi 12 avril dans la soirée, des soldats mutins ont ouvert le feu sur la résidence du premier ministre Bissau-guinéen, avant de prendre le contrôle quelques heures plus tard du siège de la télévision nationale. Selon d’autres sources sur place, une autre colonne de soldats aurait également réussi tard hier dans la soirée à encercler le palais présidentiel.

 Ces événements surviennent alors que le pays connaitrait le 29 Avril prochain le second tour de la présidentielle  qui devrait opposer l’actuel premier ministre Carlos Gomes Junior à l’opposant Koumba Yalla qui ne cesse d’annoncer qu’il ne prendra pas part à ce scrutin ;  estimant que le premier tour a été entaché de beaucoup de fraudes. Il l’a réitérer hier au cours d’une conférence de presse organisée à Bissau, avant de proférer des menaces à l’encontre de tous ceux qui tenteraient de prendre part d’une façon ou d’une autre à cette élection. Dès lors, l’on se demande si les événements que connaissent depuis hier soir la Guinée Bissau sont la traduction dans les faits des menaces de cet ancien président, ou une simple coïncidence ?

En attendant d’y voir plus clair, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest s’est dite très préoccupée par la situation, et met garde toute tentative de prise de pouvoir par la force dans ce pays. L’on a tout de même appris sur les antennes de la Radio France Internationale ce matin que le premier ministre Carlos Junior se porterait bien, même si l’on ne sait pas exactement où il se trouve.