Comment manger gratuitement: en glanant tout simplement !

Par un hasard de la vie, mon mari, grâce à son nouvel entourage professionnel, a découvert la méthode plus qu’économique du "glanage". Pour la 2ème année consécutive, il passe en cette fin aout ses après-midis libres à glaner dans les champs de pommes de terre, d’oignons et d’échalotes.

L’action réglementée de glaner consiste à exercer, en France, sur une terre dont on n’est ni preneur ni propriétaire, un droit d’usage sur les productions agricoles. L’article R.26 10éme du code pénal : « […]seront punis d’amende, depuis 30 F jusqu’à 250 F inclusivement […] ceux qui, sans autre circonstance, auront glané, râtelé ou grappillé dans les champs non encore entièrement dépouillés et vidés de leurs récoltes, ou avant le moment du lever ou après celui du coucher du soleil[…] »

Ainsi, les agriculteurs récoltent, puis laissent au sol dans leur champs soit ce qui n’a pas été ramassé par leurs machines, soit les récoltes abimées par la grêle par exemple, ou hors calibre.

Cette année, des champs entiers d’oignons sont voués à la pourriture à cause des orages de grêles.


Heureusement, afin d’éviter ce gaspillage énorme, les courageux du coin s’y arrêtent et ramassent à même le sol la récolte abandonnée. On peut donc voir nombreuses voitures le long des champs, et nombreux ramasseurs à l’œuvre à tout moment de la journée.

Est-il honteux d’aller les ramasser (en sachant que c’est autorisé par la loi, et par les agriculteurs locaux), tant que c’est pour notre usage personnel, et non pour en faire commerce ?

Il serait plus intelligent de réserver ces récoltes aux plus nécessiteux (associations par exemple), mais peut-être cela se fait-il dans certains endroits ?


Toujours est-il que telle la famille fourmi, nous préparons notre hiver avec cette récolte glanée. Car c’est par centaine de kilos que cela peut se faire dans le département de l’Aube, où mon mari opère. Alors on fait des heureux, parmi notre famille et nos amis: le bonheur ne vaut que s’il est partagé, non ?!

Cela ne nous aura couté que quelques heures de mal de dos et quelques coups de soleil à ramasser, puis trier afin d’éviter la pourriture. Mais nous ne pensons pas avoir perdu notre temps, puisque nous ne débourserons pas 1 centime pour notre consommation de pomme de terre, oignons et échalotes pendant au moins une nouvelle année, voilà une belle économie en ces temps de crise !