La gauche et l’église s’affrontent au défilé du mariage Gay le 13 janvier,

dans un remake de la manif géante du 24 juin 1984 pour l’école libre ?

 

 

Rappelez-vous, le projet de loi Savary de création d’un grand service public laïc de l’éducation nationale faisant partie des 110 propositions de François Mitterrand. Cette manifestation rassembla à Versailles près de 600.000 personnes, Pierre Bellemare en assurait l’animation tandis que des personnalités allant de Anne-Aymone Giscard d’Estaing à Jean-Marie Le Pen présents dans le cortège défilaient avec les organisateurs qui se prétendaient apolitiques, vous êtes priés de le croire. Le point culminant de cette opposition de droite catho fut à Pais le 24 juin ou près de 2 millions de personnes, (550.000 selon la police), défilèrent avec en tête les évêques de la conférence des Évêques de France, et bien sûr la droite de Jacques Chirac à Simone Veil et Giscard d’Estaing. Cette manif relança la guerre sur l’école entre la laïcité et l’église, et fit que François Mitterrand évitant un conflit qui engageait sa présidence, renonça au projet le 14 juillet 1984 provoquant la démission du premier ministre Pierre Mauroy et du ministre de l’éducation nationale Alain Savary.

 

Peut-on croire au même scénario 28 années après ? C’est peu probable, la droite divisée, est beaucoup est moins puissante, comme les cathos qui tous ne sont pas contre le mariage Gay. L’église a perdu au cours du temps de son influence par ses prises de position en dehors du temps. Mais aussi, par ce que c’est qu’un combat perdu d’avance, les deniers soldats de l’église retranchés dans une doctrine d’un autre temps, n’existent presque plus face à l’évolution morale du monde qui a déjà adopté, dans un grand nombre de pays, le mariage Gay. Un vent a soufflé balayant le sacrosaint mariage d’un homme et d’une femme, qui depuis que les religions prirent le pouvoir, des Êtres différents, que rien ne poussait sexuellement à s’unir, furent contraints de le faire, sous peine de mort.

 

L’homosexualité existait depuis l’antiquité dans la Grèce. La pédérastie existait entre un homme et un jeune garçon, mais était interdite entre deux hommes. Ce n’était pas ce que nous appelons homosexualité. Mais cela montrait le penchant naturel du sexe vers son semblable. Dans la Rome antique, les esclaves servaient d’objet sexuel pour leur maître, voir Droite comme gauche souhaitent que la prostitution disparaisse.

 

L’église en tant qu’institution morale prit le droit de donner son avis sur ce qu’elle considère contraire aux préceptes de Dieu, ce que la Bible de l’ancien et nouveau testament n’évoquent nulle part. De plus, Jésus cautionna le mariage Gay ce que l’histoire ancienne du mariage Gay, nous révèle,

«dans le célèbre le monastère de Catherine sur le Mont Sinaï, il y a une icône qui montre deux saints Chrétien vêtus et mariés. Leur «pronubus», l’officiel du mariage, le témoin, n’est aucun d’autre que Jésus Christ. L’heureux couple fait parti des martyrs Chrétiens du IVème siècle, le Saint Serge et le Saint Bacchus, soit deux hommes……..Saint Serge est décrit comme compagnon docile et Saint Bacchus comme l’amant, le dominant, "erastai"».

 

En d’autres termes, l’église qui se réfère à Dieu, ment, son opposition n’est que le fruit de sa morale politique que l’on peut apprécier ou pas.

 

Le 30 octobre 2012 Monseigneur André Vingt-Trois Archevêque de Paris dans son Homélie en la basilique Sainte Clotilde donna sa version chrétienne du mariage en évoquant les lectures liturgiques pour la réflexion sur la transformation législative du mariage. Dans cette Homélie, il entra dans le domaine laïc qui n’a rien à voir avec l’église. La laïcité n’interdit pas le mariage religieux quelques soient les obédiences, c’est sa grande qualité. C’est donc une usurpation de ses pouvoirs, puisqu’il parla de législation.

 

Le parlement commencera fin janvier l’examen du projet de loi sur le mariage pour tous, est-il envisageable que ces Monseigneur se joignent à la manifestation du 13 janvier comme ce fut le cas en juin 1984 ? Or le 23 décembre, il fut l’invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Mgr André Vingt-Trois, redit son opposition au mariage homosexuel en précisant qu’il ne participerait pas à la manifestation du 13 janvier organisée par les opposants au projet gouvernemental. «Je ne ferai pas la manifestation. Quand j’ai besoin de faire savoir quelque chose, je n’ai pas besoin de défiler», déclara-t-il. Il a, de plus ajouté, qu’il n’était pas «l’organisateur de cette manifestation apolitique et aconfessionnelle», on est prié de le croire.

 

La question reste est-ce que le FN y participera ? Or, Marine Le Pen de clamer, il est hors de question d’apparaître comme des supplétifs de Copé, ce n’est donc plus l’entente de 1984. Les deux partis d’obédience droitière se neutralisent. Si c’est Copé qui appelle à manifester le FN se présenterait être comme «accroché» à ses basques, et vis et versa si c’est le FN. Par contre, Jean-Marie Le Pen déclara que «le Front national «devait» participer massivement pour montrer que la rue appartient à celui qui y descend». Le père et la fille n’ont plus depuis quelques temps la même action politique. Reste à savoir ce que feront les autres dirigeants du parti sachant que de toutes façons, ils défileront à contre courant de l’évolution, et que de plus, ils paraîtront à la remorque de l’église. Ils ne peuvent pas, malgré leur lobbying, faire que le mariage Gay ne soit pas institutionnalisé.

 

On ne peut s’empêcher de remarquer que depuis que la gauche est au pouvoir l’église se montre offensive en critiquant ses orientations. L’église n’est donc pas apolitique mais à droite, et depuis des siècles. Elle se manifeste non seulement sur les réquisitions de ses bâtiments vides pour les sans abris, mais aussi, contre l’euthanasie contrôlée, et les recherches sur l’embryon.

 

Reste le problème de la procréation médicalement assistée, PMA. Là il s’agit de l’enfant, qui doit avoir un père et une mère, et quoique que l’on puisse clamer, il faut un homme et une femme pour le concevoir. D’ailleurs, dans les 60 propositions de campagne de François Hollande cette PMA n’est pas intégrée. Seule l’adoption fut proposée.

 

Cette PMA divise droite et gauche. Le groupe socialiste s’est prononcé le mercredi 19 décembre pour le dépôt, dans le cadre du texte sur le «mariage pour tous», d’un amendement élargissant l’assistance à la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes ayant un projet parental, par 126 députés, 61 non et 9 abstentions. Mais une pétition signée par 27 autres députés PS fut transmise à Bruno Le Roux pour lui demander de retirer leur nom du texte. Dans l’après midi du jeudi, la pétition comptait une quarantaine de signatures. Les parlementaires y invoquaient leur liberté de conscience «merci de respecter notre liberté de conscience», pour refuser de voter l’amendement PMA. «Nous te demandons de ne pas nous inscrire comme signataires de l’amendement sur ce sujet dans le cadre du projet de loi mariage pour tous", écrivent-ils, rappelant que cela ne figure pas dans l’engagement 31 de François Hollande».

 

Le projet de loi sera examiné en séance publique par les députés à partir du 29 janvier.

 

La raison voudrait que la PMA ne soit pas rattachée au mariage pour tous, mais fasse l’objet d’un consensus national, trop de divergences morales, philosophiques et trop de risques impossibles à prévoir, en l’état actuel sur les lesbiennes font qu’il est préférable d’en rester à l’adoption.

 

Depuis, l’église attaque dans ses écoles privées. Le secrétaire général de l’enseignement catholique envoya en décembre une lettre à ses chefs d’établissements, leur rappelant l’opposition de l’Église à ce projet gouvernemental, et suggérant la tenue de débats à ce sujet. Outre le fait que ce ne soit pas aux enfants de débattre de cette décision politique, dans les écoles privées, il n’y a pas que des enfants catholiques c’est donc une ingérence morale à leur niveau. Si les enfants sont inscrits dans ces écoles, c’est de la responsabilité de leurs parents, et eux seuls ont le droit moral sur eux.

 

Le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon y voit une «faute», et annonça vendredi 04/01/13 dans Le Monde l’envoi aux recteurs d’un courrier leur demandant «la plus grande vigilance» par rapport à ces établissements. «Il ne me semble pas opportun d’importer dans l’école le débat sur le mariage pour tous. Je considère même qu’en adressant une lettre aux chefs d’établissement, le secrétaire de l’enseignement catholique a commis une faute».

 

«Cet enseignement, qui est sous contrat avec l’État, doit respecter le principe de neutralité et de liberté de conscience de chacun», a-t-il ajouté. «N’oublions jamais que nous avons affaire à des adolescents et que les tentatives de suicide sont cinq fois plus fréquentes chez les jeunes qui se découvrent homosexuels que chez les autres».

 

Il reçu l’appui du président de la république le samedi 05/01/13, «la laïcité c’est un principe de la République, et chacun doit y veiller» a-t-il déclaré interrogé par la presse lors d’un déplacement dans l’Eure». «La laïcité c’est le respect des consciences. Nous devons faire en sorte que toutes les sensibilités soient respectées, que toutes les religions puissent être pratiquées mais en même temps il y une règle qui s’appelle la vie commune et il y a un principe qui s’appelle la neutralité de l’État et notamment dans les établissements d’enseignement sous contrat comme dans les établissements du service public», a ajouté François Hollande.