Entrons-nous dans l’ère de l’informatique vestimentaire ?

 

 


 

Ceux qui imaginaient des robes ou des vestes munies de systèmes informatiques risquent d’être un peu déçus ! Quoi que…  En fait, la pointe de la mode et du style pourrait prendre un nouveau sens, on commence à voir des lunettes, des bracelets, des montres des petits ordinateurs portables qui sont autant connectés au corps qu’à internet. C’est bien l’ordinateur portable qu’on porte sur soi, comme un vêtement ! Dans le même temps, on développe aussi « la quantification de soi » (quantified self, en Américain) qui n’est autre que le recueil de données propres à son corps, distance parcourue dans la journée, qualité et durée du sommeil, etc… Mais « entrons-nous  pour autant dans l’ère de l’informatique vestimentaire ? »

 

Pour le moment, de nombreuses entreprises proposent des « vêtements connectés ». Ce sont encore des gadgets, diront certains ! Peut-être, mais de nouveaux gadgets sont créés, grâce à des capteurs, qui, utilisés pour détecter les mouvements du corps, envoient les informations à des téléphones portables ou a des tablettes, ainsi qu’à des applications qui se chargent d’analyser les données recueillies pour en ressortir des statistiques destinées à mesurer les performances de l’individu. On a déjà vu çà pour les tennismen ou les athlètes.

 

Mais les chercheurs ont essayé d’étendre le domaine d’application de l’informatique vestimentaire. Les idées ne manquent pas, comme le gadget capable de vous conseiller un film en fonction de votre humeur, ou les casques intelligents pour la maintenance des avions, les lunettes équipées d’une caméra et reliées à l’ordinateur, les montres intelligentes qui permettront de téléphoner, tweeter, surfer ou compter nos pas…

 

Quant à savoir si nous sommes déjà entré dans « l’ère de l’informatique vestimentaire », ce n’est pas certain ! Si on considère l’apparition et le développement de ses gadgets qu’on porte sur soi, il est sûr qu’on commence à les consommer dans le  grand public. Même aux Etats-Unis, qui, comme d’habitude, sont les précurseurs et à l’origine de ces nouveaux accessoires (de mode ?), une « étude récente de L’Institut Forrester Research » a montré que 6% des adultes portait un gadget d’enregistrement de leurs performances sportives et 5% utilisait un appareil qui analyse les activités physiques quotidiennes ou leur sommeil. Bien qu’en France, nous ne disposions pas d’une enquête semblable, il est à parier que les résultats devraient être plus faibles encore ! Le même institut d’études américain a calculé que « 30 millions d’appareils portables devraient être livrés dans le monde cette année. L’analyste Van Baker de l’institut de recherche Gartner est encore plus formel, il estime lui que « nous entrons dans l’ère de l’informatique vestimentaire ».

 

Le cas des « lunettes Google » mérite qu’on s’intéresse à lui. Au mieux, elles sont présentées comme « l’ultime gadget geek » ! « Les Google Glass » sont des lunettes qui permettent d’exposer, de calculer, de savoir… Elels sont équipées d’une caméra et d’un micro et sont capables de se connecter à Internet par wifi ou Bluetooth… Une application Facebook « devrait aussi permettre de mettre des photos prises par les lunettes Google directement sur le fil d’actualité ». Une fois l’opération réalisée, on pourra ajouter un commentaire à la photo, juste en parlant… On devrait aussi pouvoir envoyer des tweets avec ces lunettes ! Elles devraient permettre d’être en permanence connecté via des verres-écrans interactifs et de prendre photos, vidéos et appels en quelques clignements d’yeux !

Pour le moment, ces lunettes sont accessibles au compte goutte pour 1500 dollars. Leur commercialisation est promise pour 2014 (en Amérique ?)

En juillet 2013, deux chirurgiens auraient opéré, pour la première fois, avec des Google Glass. Ils auraient eu ainsi l’occasion de filmer l’opération chirurgicale en vue subjective et de partager ainsi leur expérience.

Toutefois, ces lunettes Google suscitent de vives inquiétudes chez ceux qui craignent qu’elles permettent surtout un « contrôle de la société ». Le mouvement « stop the cyborg » dénonce un tel risque et déclare :« si le gouvernement installait des caméras de surveillance partout, toutes reliées à un centre de surveillance, vous considéreriez sans doute cela comme une atteinte à votre vie privée. Est-ce mieux si c’est une entreprise privée qui s’en charge et qu’elle attache ces appareils à la tête des gens ? ». D’autres estiment que « nos vies privées seront encore plus exposées ». Enfin, il y a ceux qui jugent que ce sera « un gadget dangereux au volant » et ceux qui prédisent « qu’elles seront bannies des écoles et des cinémas » !

 

Je suis donc prêt à parier que « l’informatique vestimentaire » ne va pas envahir encore nos corps ! Peut-être que certains gadgets auront plus de succès que d’autres… Je parie que la montre « intelligente » fera certainement fureur et que, pour beaucoup d’entre nous, c’est par là que nous entrerons dans l’ère de « l’informatique vestimentaire ». Une tendance qui est déjà là mais qui doit encore se développer…

Source Le Nouvel Obs, Challenges, Le Monde, canoe.ca

(Photo : capture d’image sur le site lemonde.fr)