Scandale du lait : la Chine au banc des accusés

Alors que plus de 10.000 enfants sur les 53.000 qui ont été infectés par la mélamine sont encore hospitalisés, le scandale du lait frelaté continue à inquiéter.

Après le lait en poudre et les autres produits laitiers chinois, ce sont bien d'autres articles qui ont dû être retirés des marchés un peu partout dans le monde, tels que des crèmes glacées, des boissons, des biscuits, des bonbons et des chocolats. La plupart des grandes marques comme Snickers, Mars, M&M's, KitKat, toutes produites par le groupe Nestlé, ont été touchées par la mélamine chinoise.

Si les autorités chinoises affirment avoir procédé à 42 arrestations et avoir mis fin au trafic du lait frelaté, il n'empêche que ce scandale a révélé toutes les failles du système de supervision et de contrôle du circuit laitier chinois… et, on peut le supposer, de l'ensemble du circuit alimentaire.

Comment expliquer en effet que les services d'inspection de la qualité alimentaire n'aient pas réagi plus rapidement alors qu'il semblerait que les premières suspicions soient apparues en septembre 2007 !

Comment les autorités chinoises pourraient-elles rassurer les consommateurs alors qu'il apparaît que ces mêmes autorités avaient adressé aux principaux médias une liste des sujets interdits avant et pendant les Jeux olympiques, sujets parmi lesquels apparaissait en bonne place la sécurité alimentaire ? Et les voix commencent à se délier, des journalistes chinois commencent à parler des pressions exercées sur les rédactions, des blogs d'informations rendus inaccessibles, de documentaires mettant en cause Sanlu la principale compagnie laitière chinoise volatilisés, …

Comment faire confiance à un gouvernement qui préfère contrôler l'information plutôt que protéger la santé de ses concitoyens ? Combien d'enfants n'auraient pas été infectés si les parents chinois avaient été informés d'une possible contamination du lait en poudre ?

Si la volonté des autorités chinoises d'avoir voulu étouffer cette affaire est prouvée, ne pourrait-on qualifier cet acte de criminel et ne pourrait-on traduire les responsables devant un tribunal international ? Je doute en effet que les personnes inculpées en Chine soient les véritables leviers de cette affaire, les vrais responsables sont sûrement à chercher ailleurs, un peu plus haut dans la hiérarchie du parti communiste chinois, par exemple.