Hollande sur un plateau (2ème partie)

 A la tête des socialistes, son bilan est plus que satisfaisant. La Rose remporte élections sur élections, régionales, cantonales, municipales et européennes. Les points bleus sur l’Hexagone se font timides. Il parvient, en usant de diplomatie, à calmer les différents courants qui auraient pu électrocuter l’organisation.

 

2007, une nouvelle présidentielle se profile, les intentions de votes étant bonnes pour son épouse, il s’efface au profit de Ségolène Royale, tout en aidant à la rédaction du programme. En dépit du revers électoral, il réalise l’exploit d’obtenir la présidence du Conseil Régional de Corrèze où plus aucun socialiste n’avait posé le pied depuis 1970. Après 2008, il se met à l’écart volontairement, Martine Aubry, maire de Lille, reprend les rênes en tant que Premier Secrétaire.

 

Tel un sportif s’entraînant jour après jour en vue du grand jour, François opère une transformation saisissante. Il se montre avec une nouvelle compagne, la « femme de sa vie », Valérie Trierweiler, journaliste à Paris Match, il se déleste de plusieurs kilos, muscle son discours et décochent des arguments qui font tilts. Un nouveau François Hollande est né, plus perspicace, plus éloquent et, depuis un discours au Bourget, qui fera date, se mu en candidat fiable et présidentiable. Il a notamment profité des déboires sexuels de DSK. On dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres, une bonne façon de résumer la situation. Il se montre comme un postulant « normal » et cultive cette image pour contraster avec Sarkozy et ses frasques bling-bling ou bien DSK, modèle d’une gauche « fric-fric » et dévoilant une part de vérité sur les politiciens « trique-trique »

 

Il propose à la France et aux français, 60 engagements, pèle mêle, en voici la substance.  En matière d’emploi, création de 65000 postes dans l’Education Nationale, de nouveaux magistrats et des effectifs de police renforcés. Développement d’un contrat de génération pour que dans les entreprises, un sénior proche de la retraite puisse léguer son savoir à un jeune débutant dans la profession. Un vrai coup de pouce aux PME en poussant les banques a aidé les projets viables. Une retraite à 60 ans pour ceux qui auraient déjà cotisé 41 ans. En économie, une vaste réforme pour que l’ISF et la CSG fusionnent, pour qu’il y ait une moralisation du système bancaire pour que de telles dérives n’existent plus. Disparition des niches fiscales rapportant plus de 10.000 euros par an. En écologie, une diminution de la part du nucléaire pour étoffer celle des énergies renouvelables. Construction de nouveaux logements pour que tout le monde puisse avoir un toit au-dessus de la tête.

 

Un programme ambitieux et coûteux mais si tout se déroule comme il le souhaite, si aucun bâton ne s’insère malencontreusement dans ses roues et si toutes les mesures s’appliquent correctement, il sera profitable à l’Etat. Pour un coût estimé à 20 milliards d’euros, cela devrait rapporter 29 milliards. Un projet digne du socialisme moderne, loin de se mettre des œillères, prêt à affronter les difficultés à venir, pour empêcher au pays qu’il ne suive la triste voie emprunter par nos amis hellènes.