La vague de froid remet en question la sortie du nucléaire

On vit une époque ou les changements sont rapides. En effet, cet automne (très doux d’ailleurs), on a entendu un peu tous les partis parler du problème du nucléaire en France. Une honte de soutenir encore cette industrie indigne d’une société moderne. On les a tous vu venir nous expliquer pourquoi nous sommes dans l’erreur si nous continuons à allumer les lumières chez nous sachant qu’environ 80% de notre électricité vient du nucléaire.

De quoi nous faire culpabiliser sur fond d’écologie. Surtout qu’on nous fait peur en nous montrons le Japon et le désastre récent qui aurait presque pu détruire le monde entier. On nous vante les mérites des pays qui n’utilisent pas ou peu le nucléaire, on nous rappelle combien l’écologie est importante. Sondages à l’appui, le nucléaire devient la bête noire du Français moyen qui ne veut plus vivre dans un monde qui peut exploser à tout moment et qui voit son pouvoir d’achat encore diminuer à cause du coût élevé de l’entretien des centrales. La leçon mise de force dans la tête de la population semble avoir été bien retenue…

… Jusqu’à la vague de froid.

Il est presque amusant de voir à quel point une baisse des températures peut changer les choses. Fini le réchauffement climatique : on a rarement vu un hiver aussi froid depuis longtemps ! On n’a surtout pas de données suffisamment anciennes pour vérifier s’il y a eu d’autres hivers aussi froids par le passé. Cet hiver ne peut absolument pas remettre en cause le réchauffement climatique : au contraire, il doit nous inciter à trover rapidement des solutions pour éviter de dégrader un peu plus le climat.

Mais on n’en parle plus : au contraire, devant l’explosion de la consommation d’énergie, on nous parle du grand méchant "black out" qui va plonger la France dans le noir le plus total et qui va faire de nombreuses victimes. On nous demande de faire des efforts pour consommer moins en nous mettant au pied du mur. Cependant, on oublie que les grandes marques d’électronique ont signé depuis longtemps un accord les obligeant à produire des appareils qui consomment de moins en moins, accord qui n’est pas respecté. C’est bien beau de nous demander de ne pas gaspiller l’énergie quand tous les appareils qui nous entourent consomment toujours plus ! De qui se moque-t-on ?

Autre effet de la vague de froid : un surcoût non négligeable pour les familles. Il ne s’agit pas uniquement du chauffage, mais aussi des habits, chaussures et autres accessoires pour se couvrir, des batteries de voiture à changer, des matériaux isolants achetés pour remédier rapidement à des petits problèmes jusque là peu gênants etc. Un coût qui varie grandement d’une famille à l’autre mais qui aura forcément des effets désastreux.

Le nucléaire apparaît maintenant comme la solution miracle, surtout pour le sud-est et la Bretagne. Mais la situation énergétique déplorable dans le sud-est n’est pas récente : cela fait plusieurs années que, même sans vague de froid, l’approvisionnement en énergie pose problème et qu’il y a des coupures même si elles ne durent pas longtemps.

Allons-nous connaître le même sort que la Californie ? Si personne n’agit, c’est certain. En attendant, plus personne ne parle de sortir du nucléaire mais personne ne propose de véritable politique énergétique qui respectera l’écologie tout en permettant de maintenir notre économie.