De Clément Méric anti fasciste aux Skinheads extrémistes de droite,

faut-il les mettre en pièces comme le prononce Jean-Marc Ayrault ?

 

Clément Méric sur une image diffusée par le compte facebook d’Action antifasciste le 6 juin/Action antifasciste/Facebook.

 

Support Wikipedia La mort de Clément Méric sous les coups de poings des Skinheads montre les égarés de notre société qui de dérives en dérives, pour idées politiques, ne voient que le poing comme dialogue pour imposer leur doctrine dès lors qu’ils sont provoqués. Les Skinheads n’ont pas l’élégance du verbe, issus du monde ouvrier dont l’histoire donne comme origine celle des «mods», une sous culture née à Londres vers les années 1950. Les Skinheads une nébuleuse difficile à cerner tant sont les facettes de ces marginaux. Au départ la première vague Skinhead n’était attachée à aucun mouvement politique, mais était fortement influencée par ses origines ouvrières, son mode d’existence se reconnaissait musicalement par le early regger et par un choix vestimentaire. Il n’y avait aucun problème de racisme, et il n’était pas rare de voir des Skinheads noirs. Les «mods» s’habillaient pour se distinguer et devenir un phénomène de masse. C’est vers les années 1963-1964 que les «mods» laissèrent place au mouvement hooligaliste qui se distingua par des cheveux très courts, le polo Ferry et les chaussures Doc Martens aux lacets noirs ou rouges suivant l’obédience naziste ou anti fasciste. Ils affichèrent fièrement leurs origines ouvrières dans les workind class.

Les hard mods, la branche dure, furent les précurseurs des Skinheads, aimant se bagarrer en s’associant à des gangs, ils furent reconnaissables par leur goûts musicaux, musique noire américaine, r’n’b, Soul, style et scooters Vespa et surtout Lambretta. Vivant dans les mêmes banlieues et les quartiers ouvriers. Les hard mods fréquentèrent les rudies, jeunes immigrés antillais, surtout jamaïcains avec qui, ils partagèrent le goût pour la musique noire américaine, soul, rythm’n’blues, et jamaïcaine, ska puis un nouveau courant, le rocksteady. Vers 1968, ces hard mods et ces rudies se confondirent, et en septembre 1969, les grands titres de la «Fleet Street» la rue londonienne où furent regroupés les principaux quotidiens du pays, baptisèrent ces jeunes de plus en plus nombreux du nom de «Skinheads».

En 1979 apparut l’habitude de se raser le crâne et le slogan ACAB, All the Cops Are Bastards, "Tous les flics sont des bâtards", fit son apparition, marquant une nette néo-radicalisation. À partir de cette année 1979, la mode skinhead dépassa le Royaume-Uni et toucha l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest. En France ce fut l’apparition du Skin punk qui fut une contre-culture particulièrement vivace dans les années 1980, il exista même un éphémère Punk Front qui travailla activement à la diffusion du National Front parmi la scène punk au milieu des années 1980. Ian Stuart, chanteur du groupe punk Skrewdriver, anti communiste, fut un exemple typique de cette dérive sous une forme politisée ouvertement néonazie, puis il créa Blood and honour, sang et honneur. Un mouvement nationaliste, raciste et en particulier antisémite. Ian Stuart ne cacha plus sa fascination pour Hitler et apporta directement son soutien aux associations néonazies, aussi bien au Royaume-Uni qu’en Allemagne. Il fut suivi par une partie des skinheads et certains punks qui adoptèrent un comportement de plus en plus violent et basculèrent vers l’extrême droite. Beaucoup furent des hooligans fascinés par la violence sous toutes ses formes.

Idéologiquement ces premiers skinheads et punks néonazis ratissèrent très large dans leurs influences, antisémites de tout poil, xénophobes échaudés par l’immigration débordante, anticommunistes qui dénoncèrent les États soviétiques, hooligans violentissimes, qui aimèrent provoquer en arborant des insignes nazis.

Actuellement, le phénomène skinhead est profondément divisé et hétéroclite, le terme mouvance est celui qui correspond le mieux à une culture urbaine devenue plurielle. Parmi les branches de la mouvance skin qui n’ont pas forcément de coloration politique générale, on rencontre en particulier les Trojan skinheads ou skinheads traditionnels.

Les skinheads politisés sont des skinheads affichant des opinions politiques voire s’investissant dans des organisations, politiques, syndicales ou associatives. Ils évoluent généralement à la périphérie des différents courants de l’extrême-gauche ou d’extrême-droite.

Une partie des skinheads affiliés à l’extrême droite est proche des partis électoralistes. Leur nationalisme exacerbé peut les rapprocher de temps à autre du mouvement White Power, raciste et néonazi, éventuellement ils militent en parallèle dans des réseaux plus radicaux. La plupart sont particulièrement opposés à l’islam et aux immigrés d’origine maghrébine en France, pakistanaise au Royaume-Uni, ou encore turque en Allemagne. Les skinheads nationalistes sont généralement homophobes et ouvertement nazis.

On parle aussi de skinheads NS, nazisking, que les détracteurs les surnomment «boneheads», crâne d’os qualifiés de crétins ? Ils sont parfois très actifs et constituent généralement les troupes de choc de l’extrême droite la plus radicale. En France, dans la période 1985-89, ils représentèrent la partie la plus visible des skinheads et probablement la plus importante numériquement. Les skinheads néonazis se réclamèrent de la classe ouvrière et étaient fiers de leur origine. Dans les années 1980, beaucoup d’entre-eux se considéraient comme les fils spirituels des SA, Sections d’Assaut, brigades de militants nazis des années 1930 en Allemagne, recrutés généralement dans la pègre.

Actuellement, leur tenue vestimentaire si elle comporte toujours des chaussures de marque Doc. Martens, elle se compose du blouson Harrington, une sorte de veste légère en toile de coton unie doublée de tissus à carreaux écossais et le marqueur distinctif aux skinheads est le tatouage.

Document @ Granier Deferre Capucine /SIPA, les violons de la violence.

 

La mort de Clément Méric, épilogue d’une rixe entre deux groupes d’obédiences politiques opposées, tout aussi coupables l’un que l’autre, aurait eu, selon la presse, pour origine la provocation par des anti fascistes, groupe héritier des Redskins, d’un groupe de Skinheads rue Caumartin lors d’une vente privée de vêtements Fred Perry et Ben Sherman, marques recherchées par ces mouvements extrémistes de droite comme de gauche. Ce lieu n’est donc pas fortuit et ne pouvait ne pas être une source d’affrontements dès lors qu’ils pouvaient s’y rencontrer. Le climat engendré par le mariage pour tous ou ces deux groupes défilèrent dans des manifestations opposées, les uns avec les opposants, les autres avec les pour. Les organisateurs de la manif de droite prétendirent qu’ils n’étaient pas invités, bien que pour l’extrême droite, il est coutumier de les voir défiler à ses cotés. Ce n’est pas la première fois que des rixes se produisent dans le monde Skin, ou chacun veut s’imposer à l’autre, ce n’en est pas moins une affaire dramatique banale.

Dans cette rixe les antifascistes ne faisaient pas le poids eu égard à la frêle stature de Clément Méric qui relevait d’une leucémie, ce n’était pas un monstre de guerre face à la carrure des extrémistes du Groupe JNR, Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires. L’issue de la rixe ne faisait aucun doute, c’est donc de la part des Redskins un engagement à prendre des coups qui malheureusement se termina par la mort de celui qui, par son engagement politique, et n’ayant que le verbe, défendait une idéologie contre une autre dont on sait, par expérience, qu’elle conduisit à la guerre. Outre le fait qu’elle provoqua une indignation générale à gauche comme à droite avec de l’hypocrisie de la part de certains politiques de droite qui se considérèrent irresponsables de cette mort.

Il fut déjà repéré par le groupe d’extrême droite des JNR, pour avoir participé le 1er mai, au rassemblement en mémoire de Brahim Bouarram, le Marocain mort noyé dans la Seine, poussé par des skinheads en marge d’un cortège FN, en 1995. Lors de cet hommage, l’extrême droite radicale avait fondu sur le cortège, et Clément Méric avait été blessé à la tête.

Il ne militait dans aucun parti politique, seulement un militantisme syndical axé sur la lutte antifasciste. Il était très critique vis-à-vis du Front de gauche et de l’UNEF, qui mobilisaient autour de son nom, indiqua une militante de Sciences Po. Tout le battage politique actuel l’aurait mis en rogne dit-elle.

L’enquête de flagrance permit de retracer en partie la genèse de la rixe entre militants antifascistes et ultra-nationalistes ayant entraîné le décès. Les auditions, non seulement de témoins mais encore des protagonistes eux-mêmes, attestèrent d’une scène de violence avec des échanges de coups déclara le procureur de Paris, François Molins. Selon les premiers éléments de l’enquête, un ami de Clément Méric a d’abord chambré verbalement un skinhead qui se trouvait dans la salle de vente. «Les nazis viennent faire leur course», aurait-il lancé.

Clément Méric et ses amis auraient continué à provoquer le groupe d’ultra-nationalistes, menaçant de les «attendre en bas». Un vendeur indiqua avoir alors entendu l’un des skinheads appeler du renfort, visiblement pour en découdre. Les suspects ont tous donné la même version des faits, à savoir qu’une bagarre «généralisée et désordonnée» a éclaté, qu’ils étaient en état de légitime défense et qu’ils n’avaient jamais eu l’intention de tuer le jeune homme, selon des sources policières. Ils disent avoir «répliqué», a confirmé samedi le procureur de Paris.

Témoignage,

«J’ai aperçu un homme avec un tatouage dans le cou. C’était une croix gammée, raconte un témoin de la scène. L’homme faisait 1m90, il avait le crâne rasé. Ensuite, j’ai aperçu un de ses collègues avec un tee-shirt du Front national, skinhead aussi. J’avais jamais vu un homme avec des tatouages nazis et des bottes avant, à part dans les films».

 

Le groupe de Serge Ayoub militant d’extrême droite neuvième à partir de la gauche.

 

Serge Ayoub, alias Batskin, le leader des JNR démentit jeudi 6 juin toute implication de son groupe. Selon lui, ce sont les amis de Clément Méric qui ont frappé les premiers, «ce n’est pas anodin de s’appeler chasseurs de skins, ce n’est pas anodin de se dire anti-fa, ce n’est pas anodin de chercher partout à lutter contre un fascisme qui n’existe pas», affirma-t-il.

Un temps, il fut question de l’usage d’un poing américain, mais l’autopsie ne le confirma pas. La mort de Clément Méric fut provoquée par un coup de poing reçu en plein visage, et non lors d’un choc dans sa chute.

Faut-il pour autant dissoudre ces groupes extrémistes comme le préconise Jean-Marc Ayrault ? On sait que cela n’a jamais rien empêché, la clandestinité est par contre la meilleure façon pour ne pas voir le développement de ceux qui sont interdits. À toutes les époques et dans toutes les circonstances de guerre, politiques, ou sociales, l’ interdiction montra qu’elle ne résolvait rien. Les individus ne changent pas pour autant, bien au contraire, ils deviennent plus rebelles n’existant plus.

Malgré cela, Jean-Marc Ayrault annonça mardi 11 juin à l’Assemblée nationale qu’il lançait une procédure pouvant aboutir à la dissolution du groupe d’extrême droite, Troisième Voie et d’autres «groupements» de cette mouvance, qui coûtèrent la vie à Clément Méric. Depuis, on n’entend plus rien !