« Cinquante nuances de Grey », d’E.L James : le challenge du pire


Peut-être avez-vous eu vent de ce roman d’E.L James, Cinquante nuances de Grey, savante mixture (s’il en est) érotico-sado-maso-soft, déjà vendue à quelques 20 millions d’exemplaires sur le seul sol américain et fraîchement arrivé en France.

Nourri aux stéréotypes, style aussi plat que le Pays et autres situations téléphonées, les médias ne manquent pas de se faire les griffes sur ce concept né de l’adaptation – par les fans – de Twilight, en en détournant le scénario. Tout le monde en parle, comme dirait Ardisson, mais rarement dans un registre élogieux.

Et en ce sens-là, je suis plutôt ravie. Car si de nos jours, pour vendre des millions de livres à travers le monde il suffit de mixer deux personnages réunissant plus de stéréotypes qu’un coiffeur gay adoptant un chihuahua à paillettes, des dialogues au raz des paquerettes et des situations qui font vibrer la ménagère moyenne, beaucoup d’entre nous pourraient rapidement se reconvertir en machines à best-seller.
Offense ne pouvant, cela dit, être faite à l’auteure, qui a eu tout le flair de percevoir la voie royale vers le phénomène (souhaitons-le pour autant aussi éphémère que possible).  

Ainsi, partout (ou presque) peut-on lire : "Vos enfants lisent Twilight ? Vous lirez Fifty Shades of Grey." La toile regorge d’articles sur le roman de tous les débats. Le site Evene y consacre d’ailleurs une chronique au bien-fondé sans appel puisque basée sur vingt citations "ridicules" tirées du livre. Mention spéciale pour l’une des pépites : "Le brushing post-coïtal lui va bien". Que tous les amoureux de la littérature s’arrachent une poignée de cheveux ! A mon top, vous êtes prêts ?

Véritable droguée des mots, et songeant que ce roman peut tout à fait apparaitre comme une parodie de lui-même, l’idée a fait son petit bonhomme de chemin jusqu’à ce que mon encéphale me livre un exercice qui m’a profondément amusée et que j’aimerais partager avec vous, le temps d’une nouvelle. Puisque Twilight se destine à la "première" génération et "Cinquante nuances de Grey" à la deuxième, "Cinquante nuances de Niais" est né en hommage à notre troisième âge adoré, avec tout ce qu’il faut de second degré, parodie syntaxique, et de "finalement, peut-être que moi aussi j’peux le faire".

 

 

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