des roses des sables au chocolat…

 

Et voilà, ça devait arriver un jour…
 
J’avais envisagé beaucoup de choses, mais pas celle-ci.
 
En ville, j’ai toujours un peu craint, logeant dans une rue passante, l’écrasement lors d’une traversée, et au retour du travail, parfois, je m’attendais à la mauvaise nouvelle… mais non. Ayant dû déménager d’une maison avec jardin, pour un minuscule appartement, j’ai opté, en ce qui concerne mes deux chats, pour un hébergement à la campagne.
 
Ces deux félins réfugiés à la campagne, grand espace de logement et grand jardin, et verger, vagabondaient à leur aise la journée, ayant vite compris où se trouvait la gamelle, et la personne qui remplissait la susnommée. Le soir, elles avaient compris que la porte était close et qu’il ne fallait pas manquer d’être rentrés au risque de passer la nuit à la belle étoile !
Chacun avait trouvé son point d’attache pour des siestes de plusieurs heures au chaud ou au frais selon les saisons.
 
L’une d’elle plus aventureuse avait conquis le cœur des nombreux voisins, même d’un, chasseur, qui n’appréciait pas la race féline et avait un chien de même caractère qu’il tenait attaché. Mais quoi ! Comment résister à une jolie minette qui vient se frotter à vous, et faire sa belle alors que vous bricoler sur vos terres ?
 
Donc, pas de souci de ce côté. Les deux bestiaux avaient conquis le voisinage, n’ayant pas la robe tigrée comme beaucoup de chat campagnard, elles avaient fière allure, et n’hésitaient pas minauder à l’occasion.
La vie de chat en résumé.
 
Mais il faut être réaliste et je pensais bien qu’un beau matin, on m’annoncerait le pire,  une voiture qui roulait un peu vite, un chat qui traverse sans prudence, un chasseur à l’exercice sur un chat un peu éloigné des maisons… même un tueur de chat réputé dans le village!
Je me disais que les deux petites bestioles n’étaient plus toutes jeunes, qu’un jour leur hôtesse en aurait trouvé une endormie en boule, froide…
 
Mais que le premier molosse venu me priver de mon chat préféré ! ça non, je ne l’avais pas imaginé un seul instant….
 
Le seul chien en divagation dans le village étant un bon vieux pataud, chacun se croisait sans trop voir l’autre, ou pour la minette en question, en l’ignorant royalement. Elle, ce qui l’intéressait, c’était d’aller se promener dans le verger, de revenir boire un peu d’eau, d’espèrer que la maitresse de maison l’accompagne dans sa balade. Elle vivait tranquillement sans rien demander que la présence d’un humain et des croquettes dans sa gamelle, tant qu’elle pouvait errer à sa guise… à peine si elle croquait un oiseau à l’occasion.
 
Mais voilà… dans les villages, les maisons se vident, se vendent et d’autres habitants arrivent. Ceux-ci sont venus quelques jours, nouvels acquéreurs d’une vieille maison et d’un verger continu à celui de la minette. Ces gens sont venus pour défricher un peu la parcelle durant leur temps libre. Ils viennent d’un lieu plus urbanisé, ils respirent la liberté des nouveaux lieux. Il paraitrait qu’ils veulent faire un élevage de chiens (??!!) La campagne c’est bon pour ça…. Ces gens ont donc un chien qui manque d’élevage, il s’est cru déjà chez lui et sur un terrain de chasse.
 
Le drame est arrivé ! Personne n’a eu le temps de rien dire ni de rien faire. Le chien a tué le chat, MON chat….
Leur chien a rapporté sa proie à ces personnes, ces personnes ont rapporté le chat à sa logeuse…
"- Non, je ne veux pas un petit chat en compensation…. "
Qu’est-ce qu’il faut dire ?
Porter plainte ? Faire un scandale ?
Je ne sais pas, j’apprends la nouvelle, je suis abattue….
 
Je croque des roses des sables au chocolat qui sont dans un emballage plastique sur le buffet….  "ce sont les gens qui l’ont apporté… pour le chat…"….  beurk!
 
Je hais les chiens !
N’a-t-on pas appris à cet animal à ne chasser que sur ordre de son maître ?
N’a-t-on pas appris à cet animal à rester du côté de son jardin ?
N’a-t-on pas appris à cet animal à tuer tout ce qui bouge ? à ne pas bouffer les peluches qu’il ne connait pas ?
 
La maison semble vide à présent…