Paris… Ville gruyère ?

          

                  La majorité des Parisiens, ignorent que 40% de leur capitale, reposent sur les galeries d’anciennes carrières.

En effet, depuis la plus haute antiquité, le sous-sol de Paris, est exploité afin de produire des matériaux divers de construction, selon des rapports très sérieux émanant de l’Inspection Générale des Carrières connue sous le sigle IGC.

Il faut savoir que cet organisme a été créé par le Roi Louis XVI, en avril 1777 par arrêt du Conseil d’Etat, suite à une série d’effondrements autour des voies de circulations parisiennes, survenus entre les années 1774 et 1776, et liés aux "vides" des anciennes carrières. 

Le plus spectaculaire de ces effondrements s’est produit le 17 décembre 1774 rue d’Enfer.

Dès lors, les parisiens sont informés des risques importants, qui pourraient être directement imputables à la nature fragilisée du sous-sol.

L’Inspection Générale des carrières, est depuis cette époque mandatée, pour répertorier la nature du sol, et établir une carte aussi détaillée que possible des galeries souterraines. En outre elle à pour mission de consolider les "vides", situés sous le domaine public.

Malgré cela, et plus proches de nous, d’autre effondrements se sont produits, comme celui de Clamart en 1961, qui s’est étendu sur une surface de près de 6 hectares, (suite à de fortes pluies), et qui a causé la mort de 21 personnes, 273 sinistrés, et la destruction de 23 immeubles, sur 6 rues désormais rayées de la carte.

En décembre 1995 en date du 22 décembre, juste au dessus d’un chantier de RER dans le IXeme arrondissement de Paris, le sol cède entrainant l’affaissement de 2 immeubles. Ce problème aurait été lui aussi lié à un souci géologique.

Enfin en 2003 en pleine nuit fort heureusement, la cour d’une école primaire (Auguste-Perret) s’effondre dans sa totalité, car située quant à elle au dessus du tunnel de la ligne Meteor alors en construction.

Il paraît probable, que d’autres catastrophes de ce type peuvent être envisagées, principalement dans le nord de Paris, où le gypse présent dans les sous-sols, soluble à l’eau, deviendrait de plus en plus fragile.

On rapporte une dizaine d’incidents annuels, tels que des effondrements minimes et des fissurations de façades.

De nos jours lors de tout achat, un parisien reçoit un document, qui atteste ou non de la présence d’une carrière, sous le domicile dont il est désireux de faire l’acquisition. Mais il arrive fréquemment, que ce document soit "noyé" au beau milieu d’autres, et que le vendeur omette de lui signaler de vive voix cet état de fait.

Pourtant il est établi formellement que tout propriétaire d’un sol dans la capitale, devient également propriétaire du sous-sol, et il reste à sa charge entière de se prémunir contre tout risque, et éventuellement de prendre à sa charge les travaux liés à une quelconque consolidation.

Il est donc judicieux et indispensable, lors d’un achat immobilier, de prendre le temps de consulter tous les documents, afin de ne pas avoir de surprises désagréables ultérieurement.

Ainsi annuellement, plus de 4000 personnes, demandent à consulter les cartes recensant les carrières du sous-sol francilien, dans les bureaux de l’IGC situés rue Denfert-Rochereau.

 

Le sous-sol de la capitale, de toute évidence doit faire l’objet d’une attention toute particulière.