L’Italie dans l’impasse !

Les résultats ne sont pas encore définitifs, mais le précipice se rapproche pour l’Italie. Le constat est simple : le pays apparaît, d’après les résultats provisoires, ingouvernable ! Il ne manquait plus que cela, dans ce contexte économique désastreux pour l’Italie, qui est obligé de passer par une cure d’austérité sans précédent pour rétablir ses finances publiques, mettant à rude épreuve la population. 

Le problème n’est pas à la chambre des Députés, où une majorité de centre-gauche semble se dessiner. Le Parti Démocrate, emmené par son chef Pier Luigi Bersani récolterait les suffrages de 30,3% des électeurs, contre 28,9% pour la droite de Silvio Berlusconi. Mais, à la faveur du système électoral italien, le centre-gauche devrait récupérer 54% des sièges. Le mouvement 5 Etoiles du Coluche italien, Beppe Grillo obtiendrait de 19 à 21% des suffrages, alors que la coalition de centre emmenée par Mario Monti plafonnerait à 9%. 

Le problème vient du Sénat, où aucune majorité claire ne semble se dessiner. La gauche serait en tête avec 32,3% des voix, contre 29,9% pour la droite de Berlusconi. Mais, là encore, une particularité du système électoral italien pose problème : la majorité en voix ne se traduit pas forcément par une majorité en sièges, car on accorde une prime de majorité au parti arrivé premier dans chaque région. 

Le vainqueur de l’élection serait donc Pier Luigi Bersani et le centre-gauche. Mais sa campagne décevante ne lui aura pas permis de conserver son avance et lui donne une victoire étriquée.

 
Silvio Berlusconi est revenu du diable vauvert dans la dernière ligne droite de la campagne en mêlant présence ininterrompue sur les chaines de télévision – dont il possède plusieurs, à travers son empire médiatique Mediaset – et promesses populistes. Ainsi, Il Cavaliere aura basé sa remontée sur une profonde europhobie, une remise en cause de la cure d’austérité administrée par Mario Monti et des promesses populistes, comme la baisse des impôts et le remboursement de la taxe foncière rétablie par le gouvernement technocratique. 

Le grand vainqueur est le comique Beppe Grillo, qui s’impose comme la troisième force politique du pays. Celui-ci est accusé de populisme, du fait qu’il fonde son succès sur le refus de l’austérité et un rejet de la classe politique. 

 

Au contraire, le grand perdant est celui qui a essayé de sortir de l’ornière l’Italie : Mario Monti. Mais le résultat de la coalition emmenée par Il Profesore plafonne à moins de 10%. Il paye la politique d’austérité drastique menée durant un an et demi, qui lui a valu une certaine impopularité. 

 

Les prochains jours s’annoncent déterminants pour l’Italie. En attendant, l’Europe tremble.