Le double jeu de François Hollande au sommet européen,

ne condamnant pas les attaques contre Barroso.

 

 

François Hollande c’est tout une éducation il faut le prendre tel qu’il est, il ne changera pas. La fonction présidentielle l’a peu modifié restant dans la continuité de ses années de secrétaire général du PS. Attendant l’ultime limite pour prendre une décision, est-ce de l’indécision, est-ce un manque d’autorité, en tout cas, ce n’est pas de l’incompétence plutôt de la patience ? Ne serait-ce pas aussi tout simplement laisser faire ce qu’il ne peut faire? Il faut reconnaître qu’il trouble, qu’il manipule ses partenaires en semant la confusion sur ses intentions. Il ne veut être lié à rien, c’est un peu comme le fit le général de Gaulle s’octroyant le droit, quand cela lui plaisait de faire le contraire de ce qu’il disait, et puis quand le fruit était mûr il m’était tout le monde devant le fait accompli. Pourquoi sanctionnerait-il Arnaud Montebourg lorsqu’il accusa Barrosso de faire le lit du FN, d’autant qu’il a raison. «Barroso est le carburant du Front national, c’est une évidence quand il critiqua la position de la France sur l’exception culturelle qui fut acceptée par les commissaires européens. La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, enfonça un peu plus le clou lorsqu’elle déclara qu’«il» partageait «sur le fond» les propos du ministre Arnaud Montebourg.

Après plusieurs jours de chocs d’épée, Barroso déclara que ces propos furent déformés. «Nous avions une différence de stratégie avec la France. Nous proposions de fixer des lignes rouges, clairement définies, garantissant le maintien de subventions et des quotas pour les biens culturels et d’ouvrir parallèlement une négociation plus large sur les services audiovisuels», explique-t-il et ajouta, «il y a des questions qui méritent une discussion, par exemple l’imposition fiscale sur le numérique. Les responsables français souhaitaient tout exclure, en bloc. Mais nous allons, bien sûr, respecter le mandat». C’est ce qu’on demande, il est payé pour cela ! Les lignes rouges se passent que si l’exception culturelle est écartée, c’est plus sûr. En fait, il savait bien ce qu’il faisait en ouvrant le feu, et d’ailleurs reprenant ce qui se passa le 21 avril 2002, «certains souverainistes de gauche avaient le même discours que l’extrême droite». «C’est une erreur complète d’analyse de penser cela. Lorsque le Front national s’est retrouvé au deuxième tour de la présidentielle française en 2002, était-ce la faute de la Commission que je ne présidais pas encore ?».

Cette attaque contre la gauche française n’est que le fruit de sa gouvernance avec l’appui bien sûr des autres membres de la commission. La gauche française ne fait que d’exprimer le sentiment d’une majorité de français déclarant que cette Europe n’a fait que son malheur. Il est évident que la zone euro n’est pas ce que l’on en attendait, mais encore elle n’est plus ce qu’elle fut, Sarkozy évacué, tout change, si Angela Merkel part c’est une autre zone euro qui s’annonce, il faut savoir tirer un trait sur ces 10 années de droite !

Puis ce fut Nicole Bricq ministre du commerce extérieur quant elle déclara que «Barroso n’a rien fait de son mandat !». Je n’ai pas les informations pour juger, et s’il n’y a pas d’information c’est aussi par ce que, peut être il n’y en a pas, et s’il n’y en a pas, n’est-ce pas tout simplement qu’il n’a fait rien qui soit reconnu ?

J’ai toujours eu le sentiment, que la fonction qu’il occupe, très obscure, ne servait à pas grand chose, et de plus, le personnage ne plait pas. Alors quand on regarde la photo de François Hollande à son arrivée au sommet du 26 et 28 juin, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il approuve tout, et qu’il se marre pour être poli.

 

Crédit photo/Laurent Dubrule/Reuters, document Le Figaro.fr.

 

Il les aime, ça se voit et quand il déclara que «les questions de personnes sont secondaires», et si elles le sont, en réalité elles ne peuvent être gommées lorsqu’elles dépassent le pouvoir de celui qui les formule. S’il admet, que la commission donne son avis sur les objectifs que doivent atteindre les pays membres, ne faut-il pas une cohésion dès lors que tous les pays doivent aller dans le même sens en faisant chacun des efforts dans le respect des autres. Mais de là, à dicter à François Hollande comme il le fit sur les moyens pour y parvenir, sur les retraites et le reste, c’est un pas qu’il n’aurait jamais dû franchir.

Cette irresponsabilité déclencha une volée de bois verts, elle montra qu’il dépassa les pouvoirs qui lui furent accordés. Qu’il soit libéral, on le sait, qu’il représente la politique du temps de Sarkozy, on le sait, mais c’est terminé, fini, tout est changé. Nul ne peut, ne pas croire, que la politique de la commission sous l’ère du Merkozy, fut néfaste pour l’Europe et bien sûr pour les pays du sud.

Alors les donneurs de leçon commencent à avoir peur, si le FN ferait un tabac aux élections européennes ? Vous imaginez le FN en masse au parlement européen, ce serait une révolution, et cela ferait plaisir de virer cette glu droitière qui depuis des années n’a rien voulu voir de la misère des peuples du Sud de l’Europe. Mais cela ne plairait pas non plus par ce qu’avec ceux qui surfent sur la misère des autres pour s’imposer, ce ne peut être cohérent et porteur. Ce serait remplacer le choléra par la peste, suivant la formule habituelle. Et quand j’entends que la femme la plus puissante du monde est Angela Merkel, alors qu’elle paie des ouvriers à 4 et 5 euros de l’heure sans couverture sociale, qu’il n’y a pas de SMIC en Allemagne, ne faut-il pas mettre un coup de pied dans cette fourmilière ?

Nous venons d’assister à un haut numéro de voltige, le déblocage de 6 milliards d’euros pour lutter contre le chômage des jeunes, et faire passer l’enveloppe consacrée à ce plan à 8 milliards d’euros au total. Ils ont attendus que 62,5 % de jeunes grecs, 54,6 % d’espagnols, 51,8 % de croates qui viennent d’intégrer à l’Union, 42,5 % de portugais, 40,5 % d’italiens, 32,7 % de chypriotes pour se rendre compte de la menace que pèse ces jeunes ! De la lenteur inertielle coupable d’incompétence.

La menace d’un 21 avril 2012 va jusqu’à modifier la politique de fermeté de la commission, et c’est tant mieux. Ces jeunes représentent 5,627 millions, une bombe, mais pourra-t-on la désamorcer à temps ?

Il faut que l’aide doit soit ciblée pour être efficace, à condition que les gouvernements mettent en œuvre un programme de relance des investissements industriels, et de formations, ce dont souffrent de nombreux pays, dont la France. Comment donner du travail autrement ? En France ce plan bénéficiera à 300.000 jeunes pour un montant de 600 millions d’euros sur deux ans. Seules les régions françaises les plus touchées par le chômage en seront bénéficiaires.

Daniel Cohn Bendit s’insurge contre le Barroso bashing, «les difficultés du gouvernement ne sont pas de sa faute», certes, mais je crois qu’il n’a pas bien comprit, ce ne sont pas sur ces difficultés qu’il est attaqué mais sur son comportement. Pour lui le gouvernement et l’Europe se partagent les torts c’est exact, mais la commission est là pour apporter justement ce qui manque aux pays, et non, ne rien vouloir voir de l’état des pays en difficulté. Les membres de la commission sont dans leur bulle, et jamais Barroso n’y est sorti pour voir ce qui se passe dans les pays dont il a la charge par délégation.