Actualité économique du 30 juillet

 

 

 

 

 

Madrid ne veut pas l’aide européenne

 

Même si certaines sources laissent entendre qu’une aide de 300 milliards d’euros serait à l’étude, en plus des 100 milliards d’euros déjà mobilisés pour le secteur bancaire, Madrid a clairement affirmé qu’il ne voulait pas d’aide internationale, même à travers l’intervention des fonds de soutien (FESF puis MES) sur le marché primaire pour acheter de la dette. Combien de temps encore l’Espagne pourra tenir ce discours ? Les taux d’emprunt espagnols, bien qu’ils se soient détendus ces derniers jours, frôlent toujours les 7%, un seuil jugé intenable sur le long terme. Les chiffres montrent que la récession se poursuit au deuxième trimestre 2012 avec un recul du Produit Intérieur Brut de 0,4% (1% en rythme annuel) après un recul de 0,3% au premier trimestre (0,4% en rythme annuel). La quatrième économie de la zone euro est engluée dans les mesures d’austérité qui plombent la consommation et aboutissent donc à un tassement de la demande et à une augmentation des prix à la consommation. Les prix ont augmenté de 2,2% en rythme annuel au deuxième trimestre, une hausse en partie expliquée par l’augmentation du prix des médicaments décidée par le gouvernement. L’Espagne est en récession depuis 2009 et devrait le rester une bonne partie de 2013. 

 

Libor : Berkshire Bank à l’attaque

 

Berkshire Bank a déposé une plainte en nom collectif contre 21 établissements basés à New-York à propos de l’affaire de manipulation du taux interbancaire Libor qui sert de base de calcul à de nombreux produits, du plus simple comme des taux immobiliers, aux plus complexes produits financiers. Parmi les banques concernées, on trouve Deutsche Bank,Citigroup, Bank of America, Barclays, Credit Suisse ou encore RBS. Berkshire Bank leur reproche d’avoir maintenu volontairement bas le taux en dollar, ce qui aurait eu pour effet de diminuer les revenus sur les activités de prêt. La plainte en nom collectif doit permettre de rallier d’autres banques victimes de ce scandale. Des procédures en Europe et aux Etats-Unis sont déjà en cours.

 

Des questions autour de la BPI

 

C’est l’une des promesses de François Hollande, la création d’une banque publique d’investissement (BPI). Cette structure doit permettre de faciliter l’accès au crédit pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME) et la prise de participation des régions dans les entreprises stratégiques du développement local avec l’instauration de guichets en région, en fusionnant les organismes déjà existants comme Oséo, la Caisse des Dépôts Entreprises et le Fonds Stratégie d’Investissement. La BPI doit voir le jour au début de l’année 2013. Mais voilà, le temps des questions est arrivé. Que vont devenir les anciennes structures ? Qui dirigera la BPI ? Comment seront trouvés les 20 milliards de capitaux ? Autant de questions sans réponse. Sur le dernier point, Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, propose de faire participer l’assurance-vie dont les encours atteignent plus de 1 300 milliards d’euros.