NYFA : un catalyseur de croissance

L’accord passé entre l’UNESCO et la société indienne Airtel est le fruit d’un long travail débuté lors du New York Forum Africa. Le sommet NYFA 2014, co-organisé par Richard Attias et Ali Bongo avait vocation à développer le potentiel de croissance du continent, en invitant les leaders économiques et politiques du monde entier. Les deux hommes espéraient ainsi rebattre les cartes de l’économie mondiale, et l’association entre le Gabon et l’Inde prouve aujourd’hui qu’une nouvelle donne est possible…

                   
Selon les chiffres de l’Organisation Mondiale du Commerce, « les économies développées représentent plus de la moitié des exportations mondiales (…) [tandis que] la croissance des exportations de marchandises des pays les moins avancés s’est effondrée ». Une réalité statistique qui démontre bien les déséquilibres planétaires qui affectent nos économies et la vie de milliards d’individus. Dans une tribune du journal libération le professeur de finance de la Skema BS, Bertrand Groslambert se permet ainsi de conclure : « les pays de la planète Terre n’arrivent plus à trouver suffisamment de demande pour écouler leur production. A moins de trouver une économie extraterrestre désireuse d’importer nos excédents commerciaux, il faut changer de politique ».

S’il faut changer de politique, ce n’est pas pour sacrifier le modèle productiviste sur l’autel de la décroissance. Ni Richard Attias, ni Laurent Fabius, et encore moins Ali Bongo, tous présents lors du New York Forum Africa 2014 à Libreville, ne plaident pour cette solution qui condamnerait à la pauvreté de très nombreux pays. Les trois leaders partagent cependant une même conviction, celle d’un véritable « changement de monde ». Pendant que certains fustigent un hypothétique nouvel ordre mondial, d’autres tentent de faire émerger un monde multipolaire qui mettrait en avant le développement économique et social au profit des populations. Ensemble, ils veulent donc redistribuer les cartes et notamment sortir d’une grille de lecture néocoloniale avec l’Afrique.

En cela, l’accord passé entre l’UNESCO et le géant des télécoms indien Airtel recèle une véritable dimension historique. En investissant plus de 4 millions de dollars pour la formation de la jeunesse au Gabon, le nouveau partenariat initié lors des rencontres informelles à Libreville participe à ce changement radical. En effet, son impact dépassera largement le quotidien des 5 000 étudiants qui seront sélectionnés pour rejoindre les écoles de Libreville, de Port Gentil, d’Oyem, de Franceville, de Bitam et de Lambaréné. Pour Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, cette initiative ouvre la voie à de nouvelles coopérations et offre l’espoir à des centaines de millions de personnes…