Agression du militaire à la Défense : Acte terroriste ?

Non seulement nous assistons en direct à une angoissante recrudescence de la violence mais cette dernière prend une tournure de plus en plus tragique. Certains assassins ne sont plus à l’œuvre dans la clandestinité : ils n’ont plus peur de rien et  vont parfois jusqu’à revendiquer leurs actes en s’attaquant aux symboles identitaires d’un pays ; ils  frappent de plein fouet le jour, en public, et comble du cynisme, ils n’hésitent pas dans certains cas à se filmer ou à se faire filmer, exhibant leurs « trophées »  ! 

Un militaire poignardé sur l’Esplanade de la Défense. Cédric Cordier. Hormis sa grande taille, sa barbe, son « type maghrébin », on n’en sait pas plus jusque là sur l’identité de l’auteur  de ce crime odieux ; après avoir donné un coup de cutter  au militaire en patrouille dans le cadre du plan Vigipirate, le fou furieux se serait enfui. Heureusement que les jours de la victime ne sont pas en danger  et qu’il y a là bien plus de peur que de mal !  

Dans ce climat actuel où prévaut la psychose, les spéculations vont bon train : l’effroi qu’a pu susciter l’abject crime commis par Michael Adebowale et Michael Adebolajo à l’aide de machette et hachoir contre Lee Rigby, le militaire britannique dans le quartier de Woolwich, n‘a pas encore eu le temps de se dissiper des esprits, que déjà survient une  pâle réédition de l’agression ; y aurait-il un lien entre ces deux attaques à l’arme blanche espacées d’à peine quelques jours ? 

D’après les tout  premiers éléments de l’enquête, il pourrait s’agir « d’un acte terroriste » selon Manuel Valls ; au point où en sont les investigations, cette info est toutefois à prendre avec des pincettes. 

Maintenant à l’inverse des Nigériens qui ont semé la terreur au cri de Allahou Akbar, l’agresseur de l’esplanade a eu la décence lui de rester bouche cousue. Il est d’usage, dans ce type d’histoire sordide, de reprocher aux musulmans de donner implicitement leur aval à la sauvagerie par leur silence assourdissant ; c’est dire en quelle estime on les tient !  

Un détraqué barbu qui ne représente que sa personne ou son groupuscule commet une ignominie en invoquant ou pas le nom de Dieu en arabe et c‘est les extrapolations à tout va. S’il suffisait de crier Allahou Akbar pour être musulman ! Si le jihad reposait sur le massacre d’innocents, l’islam en mourrait asphyxié ! 

Il n’est pourtant pas si rare que cela de croiser dans les bouches de métro ou ailleurs de ces étranges spécimens susceptibles de disjoncter sans crier gare, faisant preuve de violence inouïe ; de ces êtres intarissables sur leurs prouesses imaginaires qui au passage se prennent pour des sauveurs de l’humanité, des Napoléon Bonaparte, des Einstein, des Jésus, des jihadistes ou que sais-je tant la liste de leur héros de prédilection est longue…Mais il ne viendrait à l’esprit de personne de prendre au pied de la lettre leurs paroles insensées et d’en faire les représentants légitimes de la cause qu’ils défendent  !  

Cette barbarie est-elle vraiment l’apanage de quelques populations ou est-ce la récupération à outrance de certains drames qui nous fait croire que seule une catégorie en serait atteinte ?  « Si la haine répond à la haine comment la haine finira-t-elle » ? Il y a bien là matière à s’inquiéter par ces temps qui courent. 

L’un des deux auteurs du crime londonien était connu des services de renseignement, lesquels auraient tenté de le recruter comme informateur mais il aurait décliné l’offre. Quant à l’agresseur de la Défense, il n’était manifestement pas connu des services de police. Plus de 24 heures après, il continue de courir ; il est encore trop tôt pour savoir s‘il a disjoncté seul ou s’il a été manipulé et par qui… Affaire à suivre.