Chanson de la bien-aimée

 
Ma bien aimée
luisante d’aurore

repose dans le réveil framboisé du petit jour

 

Je suis devant elle

avec ce poids d’abstraction

planté entre les épaules

qui mâche peu à peu 

la fraîcheur des arômes. 
 
Ma bien aimée s’éveille
sentant mon regard de foudre

lié à ses cheveux d’orage

et ma soif d’elle traînant
du fond des âges.
 
Ma solitude est une longue liane
qui m’enchaîne
aux accoudoirs de l’abîme.

 

J’y écorche ma peau.
 
Ma bien aimée
de ses mains d’espérance
presse mon silence contre sa poitrine

et le métamorphose

en un éclair bleu
 
Une goutte d’eau 
tremble
au bord de ses lèvres
 
Je la cueille
 
Et voici qu’entre mes doigts

jaillit un ruisseau.

 

 

 

 

Geneviève d’Hoop