Evoluation des représentations de la Nature

 

En premier lieu, je dirais qu’un certain nombre de choses différencie les représentations actuelles de la Nature dans les sociétés occidentales, des visions qui ont eu cours aux époques précédentes. Tout d’abord, nous constatons que malgré les variations diachroniques de ces visions de la Nature antérieures aux représentations actuelles, elles ne diffèrent pas entre elles face à celles que nous nous en faisons aujourd’hui.

 

En effet, elles ont toutes la même base qui constitue la première différence fondamentale avec les représentations contemporaines, à savoir le rapport direct de l’Homme face à la Nature, que l’on peut qualifier de rapport "filial" dans le sens ou celle-ci est considérée comme "nourricière".

Ce rapport comporte en même temps une contrainte permanente pour les Hommes, celle d’en soustraire les moyens qui leur permettront une subsistance quotidienne (nourriture, eau, chaleur, etc.) face aux dangers et aux aléas de cette Nature qui reste pour eux une menace constante, essentiellement due au climat est ses changements (sécheresse, froid, etc.) mais aussi à l’insécurité qui découle de la cohabitation avec d’autres espèces.

Tout comme les visions antérieures de la Nature, les représentations actuelles et contemporaines sont différentes en beaucoup de points, mais comportent également la même base, une sécurité à plus long terme due à la domestication de la Nature qui résulte de la sédentarisation des Hommes.

En effet, la construction de villes, permettant à la fois le développement de l’agriculture et de l’élevage (bien que ces phénomènes ne soient pas exclusivement liés à la sédentarité), mais aussi le développement des sociétés qui permet aux Hommes de fixer leurs propres règles et pratiques, engagent petit à petit, ceux-ci dans l’extraction de la civilisation de la Nature, ce qui a pour but un maximum d’indépendance face à celle-ci. Le fait de constituer des réserves et de transformer la nature sauvage à leur guise, permet aux habitants des villes d’échapper en grande partie aux dangers qu’elle représente.

La deuxième différence entre ces deux relations à la Nature provient des croyances et religions que l’on peut séparer en deux groupes. D’une part, les religions dites de "la forêt" présentent au cours de l’Antiquité, et que l’on peut qualifier de religions polythéistes, au sein desquelles les Dieux et le destin, étroitement liés aux éléments naturels gouvernent la vie des Hommes et symbolisent la toute puissance de la Nature. D’autre part, les religions dites du "désert" apparues il y a environ 6000 ans mais encore bien ancrées dans nos civilisations occidentales actuelles. Religions que l’on peut qualifier de monothéistes, on constate avec celles-ci une rupture entre Nature et Divinité, en découle alors la croyance que la Nature est un don de Dieu fait à l’Homme pour établir son règne sur toute autre espèce. S’en suit une désacralisation de la Nature qui, petit à petit, devient tout simplement une ressource à maîtriser.

Plus tard, suite au raisonnement de Descartes qui publie en 1637, ‘Le Discours de la Méthode’ dans lequel il avance que grâce à la raison, l’Homme doit se rendre "Maitre et possesseur" de la Nature, celle-ci devient alors au fil du temps une ressource, un matériau qu’il convient d’exploiter efficacement.

 

En conclusion, je dirais que l’évolution de ces représentations ne vas pas dans le sens d’une amélioration du rapport Homme/Nature, car même si aujourd’hui l’Homme prend conscience petit à petit que l’exploitation de la Nature de manière intensive, comporte un certain nombre de limites, comme le fait que celle-ci n’est pas une ressource inépuisable. Il reste néanmoins peu enclin à redonner la place et l’importance dont Elle mérite et doit posséder.

De plus, l’Homme est indissociable de la Nature car il en fait partie intégrante. C’est donc Elle qui subvient aux besoins fondamentaux de l’Homme et non l’inverse.

Par contre, si l’Homme veut continuer à faire partie de la Nature, Il devra améliorer son rapport à Elle de manière durable, car les dégâts causés par ce rapport de domination de l’Homme sur la Nature, seront très difficiles à corriger.

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