Vieilles gloires dorées : Malcolm McDowell

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Bien sûr, vous vous souvenez, si vous êtes quarantenaire ou davantage, du film de Lindsay Anderson, If… Et forcément de Malcolm McDowell qui interprète Mick Travis, l’un des chefs de file de la révolte des lycéens d’une classieuse école privée britannique. C’était en 1968 et ce film valut à l’acteur d’obtenir le rôle principal d’Orange mécanique, de Stanley Kubrick, en 1971. Mais sauriez-vous citer un ou deux des films ayant, depuis 1979, et Caligula, de Tinto Brass, Malcolm McDowell pour vedette ?

En 2009, Malcolm McDowell est un peu partout, soit à l’écran, le grand, soit sur les écrans du jeu Command & Conquer (Alerte rouge 3, dans le rôle du président de l’Union européenne). Mais on le retrouvera aussi dans pas moins de sept films devant sortir en France soit fin 2009, soit en 2010, soit peut-être jamais (tous les films étrangers ne font pas carrière en France et la réciproque est encore plus vraie). Serait-ce le retour en grâce de ce remarquable interprète qui reste aussi célèbre pour son rôle dans un film inspiré de la série Star Trek (il est un savant fou qui tue le capitaine Kirk dans Générations, film de David Carson sorti en 1995).

Né à Leeds, Yorkshire, Malcolm John Taylor, en juin 1943, McDowell est devenu acteur un peu par hasard. Ses débuts remarqués l’ont conduit à Hollywood (il vit d’abord à Los Angeles puis à Ojai, Californie) en 1979 pour le tournage de C’était demain, de Nicholas Meyer. Il interprète H.G. Wells à la poursuite extratemporelle de Jack l’Éventreur. Suivront de nombreux rôles de vilains et gros méchants dans des productions cinématographiques ou télévisuelles d’envergures diverses. Son côté Janus (mi-ange, mi-démon) est devenu moins marqué avec l’âge et on ne lui trouve plus rien de très spécial. L’acteur, lui, qui a joué Shakespeare et d’autres grands classiques au théâtre, bonifie et ne s’en formalise pas trop. Au besoin, il fait des « voix » et des jeux vidéo (Admiral Tolwyn, dans Wing Commander, c’est lui…

Des séries télévisées vont suivre et il connaîtra des problèmes d’imprégnation alcoolique qui n’arrangeront guère ses mariages successifs. Il a une nombreuse progéniture, ce qui explique aussi qu’il a préféré des rôles secondaires à l’attente d’un nouveau tout premier rôle. Sa vie devient beaucoup plus sereine vers 1994. Non seulement a-t-il abandonné l’alcool, mais aussi la blanche et même les cigarettes. Son relatif déficit de notoriété ne lui pèse guère car si tout le monde le reconnaît, le salue, personne ne vient l’importuner. Il peut jouer au golf avec Dennis Hopper sans trop se faire pourchasser par des chasseurs d’autographes. Cela pourrait changer car, beaucoup plus sélectif désormais quant à ses rôles (souvent des seconds rôles, mais de qualité), il pourrait bien revenir prochainement sur le tout devant de la scène

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

4 réflexions sur « Vieilles gloires dorées : Malcolm McDowell »

  1. Bonjour Jeff.

    Orange mécanique,c’est ce qui m’interpelle le plus,ce film ne traite t-il pas de l’apologie de la violence???
    Dans tous les cas j’ai trouvé ce film zarb,euh,bizarre,étrange.
    Malcolm mc Dowell pas très grande renommé,ce que vous décrivez de lui ne m’étonne guère,la panoplie des acteurs de petites envergures qui plongent dans les abus destructeurs,bref,s’en est sortie.

    Merci Jeff pour cet article.

    Bye a plus sur là fréquence.

  2. Pour Réaction-Pascal :

    En fait, Orange mécanique, adapté d’un roman qui vaut essai sur la violence institutionnelle et autres dans nos sociétés, est plutôt une dénonciation de la violence, celle de l’Etat qui lobotomise, celle des laissés-pour-compte.
    En fait, on y est, en plein Orange mécanique : une police ultra-violente aux abois et des zones de non-loi qui font qu’on laisse plus ou moins les plus violents peinards pour se rattraper sur tous les autres. Et un réel problème de recrutement. Rappelons que, dans Orange mécanique, ce sont les délinquants violents qui, parvenus à un certain âge, deviennent des policiers implacables et se sentant impunément tout puissants car sûrs d’être couverts par la hiérarchie et opinion majoritaire induite à conforter toutes les dérives sécuritaires.
    McDowell a été un grand acteur de théâtre classique et il pourrait le redevenir.


  3. Merci Jeff pour vos explications.

    A plus et bon après midi.

    Humaniste (réaction-pascal).

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