Vente en ligne : le créateur d’Univers moto arrêté en Belgique

Créé en 2010, à Dreux, avec un capital de 2 000 euros et pour gérant Benoît Blanchet, le site Univers moto, qui vendait en ligne des pièces détachées pour motocycles ou scooters, n’a mis qu’un an a péricliter. Il a été liquidé voici tout juste un an, mais de mars à juillet 2011, la société avait continué à encaisser des commandes en sachant pertinemment ne pouvoir livrer. Son fondateur a été localisé en Belgique et le parquet de Chartres devrait demander son extradition. 

Voilà qui évoque les affaires MyBioShop et Sexecolo du couple Zako Khaski-Florence Lamblin (comme le faisait Audiard, « je ne balance pas, j’évoque »).

Immatriculée fin avril 2009, la société de vente en ligne Univers moto avait, dans un premier temps, trouvé un fournisseur pour des pièces neuves de motos ou deux-roues motorisés.

Pendant six mois, les relations sont bonnes, mais le fondateur, un Drouais de 47 ans, finit par changer de partenaire.
Malheureusement, il n’est pas livré alors qu’il continue d’encaisser par avance les règlements.

Très vite, les sites consacrés aux arnaques en ligne signalent les incidents. Puis, comme les pièces valent de 80 à plus de cent euros chaque, des plaintes affluent. Le parquet de Chartres mobilise la sûreté urbaine de Dreux et près de 250 plaintes, déposées dans toute la France, sont centralisées.

Le 15 mars 2011, le fondateur est entendu en garde à vue mais libéré à son issue. Il rembourse quelques dettes, mais continue d’accepter des commandes et de les encaisser sans pouvoir être sûr d’être livré, ni en date, ni ultérieurement.

Outre les quelque 250 plaintes, 122 nouvelles victimes se signalent. En juillet 2011, les policiers se présentent au domicile de l’homme qui a pris la fuite, délaissant femme et enfant. Un mandat d’arrêt est délivré. Hier, la police a signalé à L’Écho républicain que le recherché avait finalement été localisé en Belgique. Déjà condamné pour abus de confiance, il devra de nouveau s’expliquer, son extradition ayant été demandée. 

À des motards, il assurait qu’il pouvait « tout réaliser sur mesure ».

Les arnaques à la vente en ligne prospèrent. Parmi les dernières en date, celle d’Ethylotest-SAV.com. Le site proposait des éthylotests au prix de 0,99 euros la paire. Mais par la suite, les coordonnées bancaires servaient à débiter 89,99 euros sur le compte des clients. Au prétexte de fournir un « abonnement » fort peu clairement signalé sur le site.

À Rennes, c’est un jeune homme qui vient de comparaître en justice pour avoir vendu des billets pour de fausses places de spectacles ou concerts. Il avait recours à une fausse adresse. Le prévenu assure qu’il n’est pas à l’origine de l’escroquerie (jugement le 15 novembre). Parfois, les billets sont authentiques, mais ne correspondent pas du tout à l’emplacement désigné en ligne. On se retrouve, aux prix des loges, avec des billets de poulailler… vendus jusqu’à 600 fois plus cher qu’aux guichets. Une loi du 12 mars dernier interdit cette pratique à des vendeurs commerciaux mais laisse les particuliers négocier entre eux. Pour le concert de Shaka Ponk à l’Olympia le 5 novembre prochain, des billets à 37 euros se sont retrouvés affichés en ligne à 189 euros.

Parfois, les sites mentionnent des indications mensongères ou incomplètes, comme ceux commercialisant des éoliennes domestiques, vantant des économies illusoires et assurant qu’aucun permis de travaux n’est nécessaire (vrai, si la hauteur ne dépasse pas 12 m).

Le gros de ce type d’arnaque à la vente est surtout constitué d’annonces de ventes par des particuliers ; elles touchent soit des intermédiaires locaux attirés par des commissions, soit des clients potentiels attirés par le fait que l’intermédiaire se situe à proximité de leurs domiciles.

Une autre forme d’escroquerie consiste à pirater des annonces immobilières. En Suisse, des malins modifiaient des annonces ou créaient des sites d’annonces fantômes afin de recueillir des données bancaires ou des acomptes sur une location inexistante. Le site Homegate.ch, pour contrer ce type d’arnaque, emploie de deux à trois personnes selon les périodes pour vérifier la véracité des annonces.

L’escroquerie dite « au don de chiot » (ou de chaton) met en rapport des acquéreurs avec de faux vétérinaires ou accompagnateurs de l’animal. Le plus souvent, la ou les photos fournies proviennent de l’Internet.

Une forme d’escroquerie de fait consiste à écouler en ligne des compléments alimentaires, des coupe-faim, ou des molécules de style Viagra ne disposant pas d’autorisation de mise sur le marché. Certains produits, décrits d’origine naturelle ou bio, le sont fort peu. Ils sont effectivement livrés, mais ne correspondent pas à leur descriptif (et encore moins à leurs vertus présumées).

Les marchés des produits biologiques ou permettant de réaliser des économies d’énergie avec des solutions écologiques renouvelables sont particulièrement minés. Là, parfois, le site permet de recueillir des adresses qui seront exploitées par des démarcheurs indélicats, parfois (presque) aussi dupes que les démarchés et persuadés par leurs argumentaires. 

Dernière variante, le règlement d’achats à des particuliers avec… de faux billets. Ceux qui écoulent la monnaie contrefaite s’intéressent à des biens faciles à revendre et discutent très peu les prix. Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue, début octobre, à Auch.

 

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !