Vente d’amiante en Inde – Belle hypocrisie

   Pour nous, c’est bien connu, l’amiante est un matériau très dangereux, détruisant les poumons même lorsqu’exposé faiblement. La poussière d’amiante dans les poumons entame un long processus de destruction, entraînant des insuffisances respiratoires pouvant aller jusqu’à développer un cancer. En bref, l’amiante fait face à des normes très sévères pour en limiter l’utilisation, et la rendre plus sécuritaire.

 

   On peut par contre se demander quelque chose. Est-ce que dans les pays en voie de développement, ce matériau fait face aux mêmes normes? Est-ce que les ouvriers de ces endroits ont droit à autant de sécurité lorsqu’en présence de l’amiante? Bien sûr que non. Cela n’empêche pas Charest d’exporter le chrysotile en Inde, qui n’est pas en mesure de travailler avec ce matériau de façon adéquate.

 

   Il y a environ 2 mois, 106 experts issus de plusieurs domaines, de 28 pays différents, ont envoyé une lettre au premier ministre pour faire pression afin que le Québec cesse d’exporter l’amiante dans les pays en voie de développement. Monsieur Charest n’a bien sûr pas répondu positivement à la demande. Selon lui, l’utilisation sécuritaire de l’amiante doit être prise en charge par le gouvernement indien. Il est incongru, toujours selon lui, de demander au Québec de cesser d’exporter. Oh, les politiciens! Facile à dire, c’est la faute de l’autre. Il dit aussi que l’amiante, utilisée correctement ne cause pas de problème. En fait, jamais personne n’a réussi à prouver que l’amiante pouvait être utilisée sécuritairement, peu importe les précautions prises.

 

   De plus, belle preuve d’hypocrisie de dire que l’amiante peut être envoyée en sûreté en Inde sans que personne ne soit blessé, alors qu’en même temps on offre des compensations, ici en Amérique du Nord, à toute personne ayant travaillé avec l’amiante (ce qui est très bien, d’ailleurs). L’Inde n’est pas en mesure de prendre en charge de tel moyen. Bien sûr que le gouvernement va utiliser ce matériau s’il est moins cher, mais il ne peut pas en garantir l’utilisation sécuritaire. Charest devrait comprendre cela et cesser l’exportation. C’est comme donner un bon steak bourré d’arsenic à un chien affamé. Charest devrait prendre le blâme, et cesser l’exportation de toute forme d’amiante dans les pays en voie de développement.

 

http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2010/02/vente-damiante-en-inde-merci-m-charest.html

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201003/23/01-4263548-une-coalition-a-la-rescousse-de-lamiante.php