Une légende centenaire

On en a tous entendu  parler, pour les amateurs de gros bateaux, il est une légende. Le Titanic a passionné des milliers de personnes à travers les années. Un paquebot devenu un mythe alors qu’il n’a jamais terminé son voyage sur les flots glacials de l’Atlantique. Il doit sa réputation à son malheur, à l’instar de Bruce Lee, James Dean, Marilyn Monroe ou encore John Lennon, des icônes brisées alors qu’elles étaient en pleine ascension. Imaginez si le Titanic était arrivé à bon port, il aurait simplement été classé comme un vaisseau prestigieux mais rien de plus, avec son naufrage, il en a été autrement. A l’occasion du centenaire de sa mise en ligne et de la ressortie du film de James Cameron au cinéma, un bref article était de mise.

Le XXème siècle vient à peine d’éclore qu’une lutte sans merci prend place entre les grands groupes industriels maritimes. La White Star Line, propriété de Joseph Bruce Ismay, associé aux chantiers navals d’Harland & Wolf, à Belfast, se doit de surpasser son rival, la Cunard Line, et ses bâtiments des mers, le Lusitania et le Mauritania. 3 projets seront élaborés dont le Titanic.

 

Les plans sont achevés en 1908. Un simple état des lieux permet de se rendre compte que son nom lui sied à merveille. Il est long de 269 mètres, large de 28 mètres et haut de 53 mètres, a 10 ponts, 29 chaudières alimentées par du charbon recrachant la fumée par 3 cheminées énormes, 2 hélices latérales, une hélice centrale et peut aller à une vitesse de 22 noeuds. La simple coque se compose de plus de 2000 morceaux de tôles rivetés par 3 millions de vis.

 

A son bord, on dispose de tout, si on a une petite faim, il y a des restaurants, si on veut sculpter son corps, il y a des gymnases et des piscines, si on veut s’enrichir culturellement, on peut faire confiance aux bibliothèques bien alimentées en bouquins. Une construction dépassant l’entendement humain se chiffrant à plus de 100 millions de livres sterling.

 

Le bateau est à l’image de la société, une séparation des classes sociales s’opère avec l’existence de 3 catégories de placement. Les premières sont les mieux loties et les plus fortunées. Elles regroupent les membres de l’élite et les grands de ce monde.

 

Les premiers essais, afin de tester la vitesse et diverses manoeuvres, se déroulent le 2 avril 1912, tout se passe à merveille et aucun problème n’est à déclarer. Le départ est donné à Southampton, il passe par Cherbourg et Queenstown avant d’être au complet. Au total, ce sont plus de 1300 passagers venus du monde entier et près de 900 membres d’équipages qui embarquent sur le Titanic sous le commandement de John Edward Smith.

 

Le navire vogue sur les flots. Dès le 12 avril, il est prévenu que le temps tourne au brouillard, que la glace est présente et que de nombreux iceberg dérivent sur l’océan. Les alertes concernant la susceptibilité qu’il y ait des obstacles sur la route continuent d’affluer vers la salle de message du Titanic, le commandement n’en prend pas effet et trace son chemin.

 

Il est presque minuit quand, avec fracas, la vigie aperçoit au loin un immense bloc de glace sur la route du navire. Il fallait écouter les conseils des autres vaisseaux lui disant de changer de trajectoire, l’issue tragique n’aurait peut-être pas eu lieu. Malgré tous les moyens mis en oeuvre pour faire marche arrière, il est trop tard, la coque heurte l’iceberg et l’eau s’infiltre. Branle-bas de combat, tout le monde s’agite. Au début, on minimise les choses, on envoie des SOS de navire en détresse, on fait monter les enfants et les femmes à bord des canaux de sauvetage. Une solution de misère qui devient rapidement saturée, il n’y malheureusement pas assez de place. Il reste sur le navire plus de 2000 personnes. La cohue s’empare de ceux qui restent à bord et le personnel de service tente de faire régner l’ordre. Des fusées de détresse continuent, malgré tout, à consteller le ciel noir et froid de l’Atlantique nord.

 

Le magnifique bâtiment, fait de luxe et de stupre s’enfonce progressivement, les verrières se brisent, les cheminées tombent, les lumières s’éteignent, les escaliers s’écroulent, les radiateurs cessent de fonctionner. Le Titanic est un véritable géant à la dérive plongeant, minute après minute, dans les eaux sombres de l’océan, un court laps de temps plus tard, il ne reste rien de ce bateau mythique. A la surface, il n’y a plus que des canoës et des corps congelés. La Nature a englouti ce que l’Homme peut faire de plus abouti. Les rescapés sont peu nombreux, 700 personnes environs, ils atteignent New York, quelques jours plus tard, sur des bateaux venus à leur rescousse.

 

Le désastre du Titanic est l’un des plus importants du monde maritime. Les causes sont multiples, d’une part, les conditions météorologiques étaient exceptionnelles car rares sont les icebergs qui flottent dans ces eaux-là. De plus, on déplore des négligences humaines comme le manque de jumelles dans la vigie. Des problèmes techniques alourdissent la chose, les compartiments ne sont pas assez étanches, la coque est très fragile et mal assemblées. La cerise sur le gâteau revient à la cupidité des propriétaires, voulant recevoir un cordon honorifique, les poussant à augmenter la cadence, le bateau a dû prendre un raccourci mortel. Un cocktail de manquements faisant jurisprudence. Ainsi après le Titanic, les tests techniques concernant le vaisseau mais, également ceux portant sur l’équipage, ont été revus à la hausse, devenant plus contraignants. On instaure de nouvelles règles, dorénavant les radios de secours sont allumées en permanence et il doit y avoir autant de places dans les canoës de sauvetage que de passagers sur le navire.

 

En 1985, après des années de recherches restées vaines, l’épave est enfin localisée. De nombreux objets sont remontés à la surface et trouvent place dans des musées privés, exposés, ou non, au public.

 

Après le drame, le bateau devient l’objet de nombreuses histoires, de rumeurs, de coïncidences fortuites prenant tout leur sens seulement si on connait la suite du voyage. On parle de malédiction, d’un livre prémonitoire écrit par Morgan Robertson, 14 ans avant l’accident, relatant, avec beaucoup de similitudes, le tragique destin du Titan, un impressionnant vaisseau jugé insubmersible mais qui sombrera après être passé un peu trop près d’un iceberg.


Le Titanic n’a jamais effectué son voyage jusqu’à son terme mais un siècle plus tard, il continue de fasciner des millions de personnes à travers le monde. Aujourd’hui, les toiles blanches des cinémas accueillent de nouveau le film de James Cameron, une version en 3D remasterisée pour le plaisir des yeux. S’il y a 14 ans, déjà, vous n’avez pas eu la chance de le voir au cinéma, je vous conseille d’y aller, vous contribuerez alors à renforcer son titre de film générant le plus important chiffre d’affaire de l’Histoire du Cinéma, tout en vous faisant plaisir. 

Une réflexion sur « Une légende centenaire »

  1. [b][b]L’orgueil est la cause de ce naufrage terrible, orgueil y compris d’un certain nombre de passagers. Les innocents de ce voyage (les enfants), eux, ont péris en vain comme de coutume.[/b][/b]

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