Toulouse ? Vous avez dit Toulouse ? Où est-ce ?

Depuis trois heures du matin, un homme seul, sans doute gravement paranoïaque, résiste, dans son appartement d’une cité rose de la ville rose, à de gigantesques forces de police. Le chercheur et/ou le curieux s’étonnera que personne, du côté RAID ou procureur, n’ait songé à essayer d’employer des gaz incapacitants, qui tant rendirent service à un certain ministre du Budget lequel, sous le ministère Balladur, osa affronter un personnage qui se surnommait lui-même « Human bomb », parce que quelqu’un l’avait fâché ! Mettons, si vous voulez, que ces incapacitants ne le soient pas tant que ça. On le vit jadis à Ouvéa, ce qui n’empêcha pas Mitterrand d’être réélu.

On reste confondu devant la remarquable imbécillité du tueur présumé. Il était fiché, déjà. Titulaire d’un petit casier judiciaire de minuscule délinquant. Mais aussi ancien voyageur en Afghanistan et au Pakistan, proche des Salafistes. En tout cas, l’athée que je suis ne peut que constater son œcuménisme dans le meurtre : deux Musulmans, un Catholique et quatre Juifs. J’ignore si les deux Musulmans étaient de vrais croyants, ou simplement des hommes qualifiés de Musulmans en raison de leurs origines. En revanche, l’adulte juif assassiné était, lui, un rabbin, un homme de foi. On ne saurait en dire autant de ses deux petits enfants, ainsi que de la fillette de huit ans, également assassinée. Je n’ai pas beaucoup aimé la réaction de la représentante du CRIF en Midi-Pyrénées, dont le distinguo subtil entre meurtre et guerre m’a donné envie de vomir. Le meurtre volontaire d’enfants juifs est aussi coupable que le meurtre d’enfants palestiniens, et Israël ne s’est pas gêné pour assassiner des enfants innocents au motif que la guerre excuse tout. Non, madame, la guerre n’excuse rien, la guerre est un crime, sauf cas de légitime défense, et je crois que même vous n’oserez pas dire que les victimes civiles et innocentes d’Ariel Sharon à Sabra et Chatila présentaient le moindre danger pour Israël. Nombre de mes amis israéliens partagent du reste ce point de vue.

 

 

Mais le CRIF, ou du moins son antenne Midi-Pyrénées, pense différemment. Je note en revanche qu’au moins deux des victimes étaient des hommes de foi : le rabbin et le caporal Abel, dont la famille a pour avocat Me Gilbert Collard, et tout le monde sait les liens que cet excellent avocat entretient avec l’intégrisme catholique et le parti de Mme Le Pen. Peut-être les deux parachutistes musulmans, également massacrés, étaient-ils, eux aussi, des hommes de foi. Nous l’apprendrons peut-être, encore que, pour avoir fréquenté, sous l’uniforme, pas mal de parachutistes durant la guerre d’Indochine, j’éprouve quelques doutes à ce sujet. Glissons.

A l’heure où je rédige ce texte, le présumé coupable (eh oui, respectons la présomption d’innocence) est toujours assiégé, cause beaucoup, à en croire les infos que je lis d’un œil ou écoute d’une oreille tout en tapant sur mon clavier. Et les divers candidats à la magistrature suprême s’interrogent, sauf un qui a compris ce qu’il pouvait tirer de cette affaire, sur le sort à donner à cette désastreuse patate chaude.

Pour ma part, cette triste et sanglante affaire ne changera rien à ma détermination. Je voterai pour M. Hollande, à la fois pour son programme et surtout CONTRE M. Sarkozy.

Faites-en ce que vous voudrez et bon ouiquende !

 

FL

 

 

Une réflexion sur « Toulouse ? Vous avez dit Toulouse ? Où est-ce ? »

Les commentaires sont fermés.