A Toulouse, état de choc et d’urgence…

Je suis Toulousain et je peux vous dire que dans notre ville, on n’a pas connu cela depuis longtemps ! On savait qu’en France, en cas de risques de terrorisme et d’attentat, on mettait en œuvre un plan de sécurité appelé « Vigipirate » avec divers degrés d’application … Souvent, aussi, on constatait sa mise en œuvre dans la capitale et les provinciaux que nous somme s’en rendaient compte en voyant des militaires armés à leur arrivée à l’aéroport…

 

 

(capture d’écran sur le site liberation.fr)

Voilà que maintenant, c’est chez nous à Toulouse qu’on constate son application et en plus c’est le plus haut niveau appliqué : « écarlate » ! Dispositif appliqué en Haute-Garonne et dans les départements voisins du Tarn-et-Garonne et de l’Aude.

 

Donc, à Toulouse, disais-je, c’est une impression « d’état d’urgence, bien que ce dispositif mette en œuvre en plus l’armée dans une situation « insurrectionnelle »… Mais pour nous, Toulousains, qui vivons d’habitude dans une ville assez tranquille, voir les CRS qui quadrillent la ville, les policiers municipaux armés, des voitures de police et des fouilles un peu partout dans le bus, à l’entrée des lieux publics et des magasins, cela nous met dans un drôle d’état ! Je ne dis pas que ce ne soit pas nécessaire de sécuriser la population et de la rassurer, et c’est peut-être pour çà que tant de moyens sont déployés cette fois… mais ce n’est quand même pas facile à vivre !

 

La ville est aussi en état de choc ! Dans les bus, il y avait moins de monde ce matin. Les parents accompagnaient leurs enfants à l’école, les gens épiaient tout le monde et ne s’attardaient pas dans la rue. La rue est moins bruyante que d’habitude !

 

Je ne passe pas souvent devant « une école confessionnelle », mais ce matin, Rue Riquet, en face de l’Espace du judaïsme Maurice-Grynfogel, il y avait quatre fourgonnettes de CRS qui veillaient. D’habitude, il n’y a qu’un gardien à l’intérieur.

 

On sait aussi que le Ministre de l’Intérieur est dans la ville. Son rôle – nous a-t-on dit – est de coordonner le dispositif de sécurité. Ce matin, il est allé dans le magasin Monoprix et les Galeries Lafayette du centre-ville. Selon les services de son ministère : «Le ministre est allé à la rencontre des patrouilles Vigipirate».

 

Ce matin toujours,  dans la cour de la Mairie, le Maire de Toulouse, Pierre Cohen, à appelé «à redoubler de vigilance, car le tueur est toujours en liberté»… Etat de choc, peur dans la ville vous disais-je ! Le Maire ajoute aussi : «on essaye de trouver ce qui fait force de symbole pour un éventuel quatrième crime odieux. Tout ce qu’on peut conseiller aux gens, c’est de ne pas rester trop longtemps devant les lieux publics.».

Et je  me dis : état de choc, état d’urgence…

Pourtant le Maire aussi encourage ses administrés à reprendre une vie normale « pour faire vivre la République et le vivre ensemble », ajoute-t-il. Il connaît l’état de la population, qui lui demande donc « ce que fait la mairie pour arrêter ce fou ? »

 

On a bien l’impression qu’une gigantesque chasse à l’homme est engagée, là, pas loin de chez nous. Au départ, le premier crime commis faisait penser à un crime crapuleux, une histoire de vengeance où quelque chose comme cela… Mais depuis hier, on est passé à une enquête dirigée par le parquet anti terroriste de Paris ! On sait que de nombreux enquêteurs travaillent pour trouver la bonne hypothèse…  D’habitude, on voit cela au cinéma, mais là c’est la vraie vie !

 

Jamais, on n’a vu autant de forces de police dans le secteur : 14 unités de CRS dans  la région, des gardes devant tous les lieux de cultes juifs et musulmans, la présence du ministre de l’intérieur et plus de 120 enquêteurs… Mais, aux dernières nouvelles, cela ne devrait durer que quelques jours.

 

Tout ne peut pas être protégé, les écoles publiques ne le sont donc pas, ce qui semble gêner certains Toulousains. C’est peut-être là que les gens ont le plus peur en ce moment… On dit toujours : il faut éviter la psychose, mais j’ai peur que ce soit presque le cas : inquiétude des parents d’élèves, des gens qui regardent partout lorsqu’ils circulent dans la rue, des rumeurs comme celle qui dit que le tueur agit tous les quatre jours… donc attention vendredi…

 

On aimerait qu’un climat serein revienne dans la ville… Il ne reste plus qu’à souhaiter que le tueur soit bientôt arrêté et si possible avant qu’il ne commette un autre crime…