En matière économique, Angela sait battre le fer quand il est chaud !

La chancelière allemande, accompagnée d’une délégation de treize personnalités économiques, notamment du groupe Thyssen Krup (armement et sidérurgie) et du groupe énergétique RWE,  3 jours seulement  après le sommet de l’Union pour la Méditerranée, s’est rendue  le mercredi 16 juillet,  en Algérie pour une visite de 48 h.,  pour traiter avec le dirigeant de ce pays  Monsieur Bouteflika, de  questions économiques particulières, en dehors des projets de l’Union. Madame. Angela Merkel  a pour objectif de fond   de desserrer l'étreinte sur son pays du  fournisseur russe Gazprom. En effet  la question du gaz  a dominé  cette visite. L'Allemagne souhaiterait échapper à   sa  lourde dépendance  vis-à-vis de la Russie qui lui fournit  40 % de ses besoins. Depuis la crise du gaz entre la Russie et l'Ukraine, début 2006, et les problèmes de livraison qui s’en étaient suivis,  l'Allemagne entend  diversifier son approvisionnement,  et c’est tout naturellement qu’elle s’intéresse au  gaz naturel liquéfié (GNL) produit par l’Algérie, gaz  moins volatile et moins volumineux qu'à l'état gazeux, transportable  par navire  sur de longues distances En matière d'énergie solaire, l'Algérie et l'Allemagne  avaient déjà signé au début de 2008 un projet de coopération en vue de relier la ville algérienne d'Adrar à la ville allemande d'Aix-la-Chapelle par un câble électrique long de 3 000 kilomètres  Ce projet baptisé "Clean Power from Desert" (Energie propre du désert), s'élèverait à plus de 2 milliards d'euros. Le challenge de  l'Algérie serait de produire 5 % de son électricité à partir de l'énergie solaire d'ici à 2015 et d'en exporter une partie vers l'Europe. Les questions sécuritaires ont été certainement abordées, si l’on tient compte que Berlin et Alger  , collaborent de façon plus suivie en matière de sécurité, depuis qu'un groupe de touristes allemands avait  été enlevé dans le Sud algérien pendant plus de six mois, en 2003, par le « Groupe salafiste pour la prédication et le combat. Le gaz, les hydrocarbures, l’énergie solaire, la sécurité,  ne sont certainement  pas les seuls terrains d’accords et  projets économiques  communs entre  l’Algérie et de l’Allemagne, si l’on remarque que   la première banque allemande, Deutsche Bank, est installée  en Algérie depuis juin et   que  deux cabinets d'architectes allemands ont remporté le marché de la construction de la grande mosquée d'Alger, décidée  par le président Bouteflika. . Cette visite  de Mme Merkel intervenue au lendemain du sommet de Paris sur l'Union pour la Méditerranée  a été interprétée par les observateurs algériens  comme le désir de l’Allemagne  de ne  pas laisser la France s'accaparer les marchés maghrébins et dans l’entourage de Madame Merkel on reconnait que  "L'Allemagne essaie de prendre position dans une région où elle est traditionnellement peu influente",  tout en prenant la précaution de faire savoir que Berlin "ne veut pas créer de malentendus quelques jours après la création de l'UPM".