Sarkozy, le nucléaire, et les guerres

Finies les journées Disney et les vacances à outrance : Nicolas Sarkozy est Président de la République française ! A lui donc solennité et orgueil des chefs d'armées !

Rien de mieux que la mise à l'eau d'un sous-marin nucléaire répondant au doux nom "le Terrible" pour mettre en pratique des promesses de sérieux. Hier donc, Nicolas Sarkozy était à Cherbourg, et fit son discours…

Pour commencer, une petite dose de patriotisme : "Ici même, en 1967, le général de Gaulle venait rendre hommage à ceux de vos collègues, qui avaient construit le Redoutable. […] Je sais de quel dévouement et de quel courage font preuve tous ceux qui affrontent le danger pour garantir notre sécurité et la paix, en Europe et à travers le monde. […]. La France est fière de ses soldats […]". 

Afin de préparer le terrain sur les questions d'argent : "Le budget de la défense est le deuxième budget de l’Etat. Il le restera, il ne baissera pas […] La dissuasion nucléaire […] est la garantie ultime. […]"

Un peu d'alarmisme justificateur : "Chacun doit être conscient aujourd’hui que les missiles nucléaires de puissances, mêmes lointaines, peuvent atteindre l’Europe en moins d’une demi-heure. Aujourd’hui seules les grandes puissances disposent de tels moyens. Mais d’autres pays, en Asie ou au Moyen-Orient, développent à marche forcée des capacités balistiques."

Et le politique revient au galop : "Je pense en particulier à l’Iran. L’Iran accroît la portée de ses missiles, alors que de graves soupçons pèsent sur son programme nucléaire. C’est bien la sécurité de l’Europe qui est en jeu. […]". Vraiment ?

Rebelote : après les menaces, l'argent : "Garantir la sécurité de la Nation a un coût important. Chaque année, la dissuasion nucléaire coûte aux Français la moitié du budget de la justice ou de celui des transports. […] Mais je suis déterminé à assumer ce coût. Ce n’est ni une affaire de prestige ni une question de rang, c’est tout simplement l’assurance vie de la Nation."

Puis une dose d'humanisme pour apaiser les âmes sensibles : "La France n’a jamais participé à la course aux armements. La France n’a jamais réalisé tous les types d’armes que ses capacités technologiques lui auraient permis de concevoir. La France applique un principe, celui de la stricte suffisance […]".

Concluant d'un vaillant : "La France ne baissera pas la garde." !

Voilà donc un fier discours militaire apte à exalter les âmes martiales… Tous en Afghanistan !