Ecole ivoirienne: un nouveau départ ?

 

4 millions d’élèves du primaire et du secondaire ont repris le chemin de l’école, au titre de l’année scolaire 2012-2013, depuis le 17 septembre.  Avant eux, le 03 du même mois, le président de la république a solennellement rendu les clés de l’université au ministre de l’enseignement supérieur, après deux années consécutives de fermeture. 

Cette rentrée scolaire et universitaire, les autorités du pays la veulent sous le signe du nouveau départ. Un nouveau départ pour les élèves et étudiants du pays, mais aussi et surtout pour le système éducatif ivoirien. Un système miné jusqu’au cou par des problèmes qui traversent le temps et les gouvernements successifs. Les plus criards sont entre autre la médiocrité du niveau général.

Depuis plus de 10 ans, les taux de réussite aux différents examens de fin d’année atteignent à peine les 30%. Le manque d’enseignants et d’infrastructures, qui engendre les effectifs pléthoriques dans les salles de classe. La fraude généralisée, une partie du système se trouve dans l’informel. Les reformes inappropriées et intempestives, l’inadéquation entre la formation et l’emploi. Résultats, de nombreux étudiants se retrouvent à la rue avec des diplômes dont ils ne peuvent avoir l’emploi en Cote d’ivoire. Un véritable business s’est développé autour de l’éducation avec la prolifération incontrôlée d’établissements privés qui ne répondent pas toujours aux normes en vigueur. A cela, il faut ajouter l’indiscipline des élèves et leur manque de considération pour les enseignants. Les boites de nuits et dancing jouxtent les écoles avec tout ce qu’ils constituent d’effets négatifs pour les apprenants.

Face à tous ces problèmes, le gouvernement actuel se veut rassurant en menant des actions pour palier au mal. La ministre de l’éducation nationale affiche même une ambition qu’on pourrait qualifié de démesuré en visant la barre des 60% de réussite cette année. Au fond, ce n’est pas un résultat impossible, mais il serait plus réaliste si ses collaborateurs et elle associaient les mesures d’accompagnement adéquates. Pour cela, il faudra que l’état consacre au moins 40% de son budget à l’éducation, qu’il oriente les étudiants uniquement vers les filières porteuses d’emplois, recrute un maximum d’enseignants, associe le secteur privée à la subvention de l’école et fasse la promotion de la femme. Toutes ses actions vont contribuer à redresser les niveaux et à mettre fin à l’indiscipline, à la fraude et aux autres problèmes.

Sinon, il ne sert à rien de se balader de séminaire en séminaire et de produire des documents sans contenu au dos du contribuable. Le problème de l’école ivoirienne est vieux de plus de 20 ans et la première année blanche est survenue en 1990. Depuis, elle est à la croisée des chemins et cherche avec peine à redorer son blason et à séduire par la qualité d’intellectuels qu’elle produit