La précarité conséquence de la crise dans la croissance du surendettement,

à l’incapacité pour des Français de faire face à leurs charges.

 

Le surendettement est bien le baromètre de l’état économique et social des Français. Outre ceux qui sont atteints chroniquement du surendettement, nombreux sont les nouveaux fragilisés qui subissent la précarité et qui y ont recours ces dernières années. Les hausses inéluctables du gaz de l’électricité, de l’eau, de l’essence, des impôts locaux, des transports et sur lesquelles on ne peut que subir, minent plus que tout la capacité des plus fragiles à faire face à leurs charges, ne serait-ce que pour vivre. 6 à 7 millions de Français ne peuvent boucler leurs fin de mois.

 

Selon l’enquête topographique de 2011 sur le surendettement des ménages, de la Banque de France de janvier 2013, en 2009, 216.000 dossiers de surendettement furent déposés soit une moyenne de 426 dossiers pour 100.000 habitants de plus de 15 ans. Pour l’année 2010, 218.102 dossiers soit 430 dossiers pour 100.000 habitants, et pour l’année 2011, 232.493 dossiers soit 458 pour 100.000 habitants en France métropolitaine. La progression est de 7, 6 % en trois années pleines.

 

Le surendettement l’ultime étape des crédits cumulés qui font la richesse des banques devient un fléau national avec la crise. Le remboursement des emprunts qui grèvent plus d’un tiers les revenus, sinon plus, le chômage et les petits boulots, font que nombreux sont ceux qui ne peuvent encaisser les coûts de plus en plus élevés des charges incompressibles. D’où des paiements à crédit sur plusieurs mois qui s’ajoutent aux autres jusqu’aux coupures d’électricité et d’eau, pour ces familles avec bien souvent des enfants qui se retrouvent sans rien, à la rue. C’est la nouvelle situation sociale des pays riches qui ont profité de la croissance, avec une population qui a acheté pensant pouvoir rembourser leurs emprunts, et qui se trouve maintenant démunie, n’ayant plus que le recours au surendettement, le cas de l’Espagne est révélateur, mais aussi un peu la France avec d’autres pays .

 

La solidarité communale des services sociaux, les aides humanitaires de distribution de nourriture, telles les restos du cœur et autres secours catholiques, sont submergés de nouveaux demandeurs, ils nous montrent l’une des conséquences de la misère et du surendettement. Tout se tient dès lors que l’on a plus d’argent pour vivre.

 

Les régions les plus affectées par le surendettement sont le Nord-Pas-de-Calais, la Haute Normandie, la Picardie, la Lorraine, le Languedoc Roussillon, la Provence-Alpes-Côtes d’Azur, les moins affectés seraient l’Île de France, la Bretagne, le Rhône-Alpes et le Midi-Pyrénées. Le constat que présente cette enquête de la Banque de France est présentée ci-dessous,

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En 2011 la population des ménages surendettés comme l’on sait depuis quelques années est principalement celle des personnes vivant seules, célibataires, divorcés, séparés, les monoparentales communément désignées et les veufs. Cette population représente 64,2 % et pour celles qui n’ont pas de personne à charge 51,8 %. Parmi les classes d’âge les 35 à 44 ans représentent 27,4 % et les 45 à 54 ans représentent 25,9 %. Les 55 ans sont à 23,6 % tandis que les plus de 65 ans sont à 8,4 % ce qui montre que le surendettement frappe maintenant même les retraités alors que l’on entend, de plus en plus, qu’ils seraient économiquement mieux que les salariés.

 

En ce qui concerne les ressources des dossiers de surendettement, 78,5 %, ils montrent un revenu de 2.000 €, voire moins par mois, il s’agit de revenus en dessous du 6ème décile de l’INSEE. Ce sont donc des revenus allant de la classe moyenne à la précarité des Français. Parmi ces revenus 48,7 % d’entre-eux sont des revenus inférieurs ou égal au SMIC en 2011 soit, 16. 380 annuels, ils se situent en dessous du 4ème décile, ce qui signifie que 30 % des revenus des surendettés sont situés entre le 4ème et le 6ème décile. Parmi les revenus inférieurs au SMIC 10,7 % sont inférieurs au RSA socle pour deux personnes, soit 8.400 € annuels ce qui correspond au niveau le plus bas de la classification INSEE. Cette répartition nous montre que plus les revenus sont faibles moins est important le surendettement, ce qui somme toute est logique. Plus l’on gagne plus la tendance à la dépense est élevée et plus la crise fait des ravages.

 

Deux situations sont analysées, celles du logement et de l’emploi. 78,6 % des dossiers sont ceux des personnes locataires, et 6,1 % sont ceux des propriétaires, ce qui confirme la différence de classe entre propriétaires et locataires. Quant à l’emploi, il est évident que les difficultés des personnes surendettées sont majoritairement rencontrées parmi les chômeurs à 25,6 % de 11,7 % de personnes sans profession, et de 10,3 % de personnes sans activité professionnelle. D’un point de vue socioprofessionnel, ce sont les employés, 35,1 %, et les ouvriers, 24,5 %, qui demeurent les plus représentés parmi les personnes surendettées.