SÉNÈQUE et la société de consolation

En cas de profonde misère ou de véritable malheur, la consolation véritable et constructive ne nous tombe pas dans la bouche toute rôtie.

Et si la société de consolation est toute prête à nous gaver de ses douceurs trompeuses et éphémères, pour pallier à nos petits soucis quotidiens, elle ne pourra jamais combler le terrible vide et le sentiment profond d'abandon que nous ressentons dans la traversée des grands tourments de la condition humaine.

C'est à nous d’entreprendre ce chemin de consolation et d'aller à la rencontre de notre propre consolation intérieure.

Cette consolation ne pourra se produire que si nous avons entamé nous même ce processus de désir authentique pour retrouver cette harmonie perdue dans notre coeur et notre âme.

Dans ce cas, la consolation fera son chemin à notre rencontre et viendra à nous.

Ainsi pense Sénèque, philosophe stoïcien dans son antique époque, quand il écrit sa « Consolation à Marcia », une femme qui a perdu son fils, la « Consolation à ma mère » quand sa propre mère se désole de l'honneur perdu et de la mise en exil de son fils, ainsi que sa « Consolation à Polybius », un ami en deuil.

La Consolation était alors un style littéraire consacré qui donnait au lecteur ou à l'auditeur en peine une impression glaciale et ardue à comprendre. Les arguments cités y allaient à l'encontre des plaintes et gémissements de pitié ou compassionnels que le consolé avait envie d'entendre et entendait d'ailleurs le plus souvent dans l'entourage proche qui partageait sa douleur.

Pas facile de consoler et d'être consolé du temps de Sénèque…!!!

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