Chroniques syro-libanaises…

 Si l’on en croit certains responsables, les takfiristes et leurs cousins germains les jihadistes confortablement adossés à leurs parrains, continuent sans répit de mettre sens dessus dessous certains pays du Levant. Les derniers en date qui se sont déroulés au Liban n’ont pas fini de voir déferler leurs vagues accompagnées de leurs turbulences : les attentats à la voiture piégée à Bir el Abed et dernièrement à Roueiss, les découvertes en série de voitures chargées d’explosifs ont véhiculé leurs lots de désastres tout en exacerbant les clivages déjà existants.

Les autorités avaient dit prendre la mesure de la situation et promis d’y remédier en renforçant la sécurité. Discréditées par leurs habitudes à toujours repousser aux calendes grecques nombreuses de leurs promesses, le Hezbollah et Amal s’étaient provisoirement substitués à elles, sans trop attendre. Et des barrages tenus par des civils avaient poussé comme champignons à l’entrée du fief du Hezb, devenue  cible invétérée des fameux takfiristes. A l’affût de la moindre immatriculation suspecte, les contrôleurs de circonstance passaient au peigne fin les voitures, générant de ce fait des embouteillages monstre, mettant en péril ce qui reste de l‘économie ; pour ne citer qu‘elle !

Sous le tollé qu’a suscité auprès de l’Alliance du 14 mars une telle initiative, l’armée libanaise a peu à peu repris le relais dans  la banlieue sud. A croire que les satanés « takfiristes » ou autres ont  à cœur d’entretenir la psychose ambiante tout en diversifiant leurs coups de boutoir : quatre mystérieuses roquettes ont été tirées hier vers Israël de la ville de Tyr au sud Liban. Aucune victime déplorée, heureusement ! 

Le crime a été imputé par l’Etat hébreu à la cellule jihadiste, Al Qaëda, laquelle n’a pas tardé à le revendiquer, justifant les soupçons qui pesaient sur elle. Les représailles ne se sont pas longtemps faites attendre : un raid israélien a ciblé la vallée de Naamé, entre Beyrouth et Saïda. Beaucoup plus de frayeur que de mal ! Nombreuses désormais sont les supputations qui vont dans ce sens laissant à penser que ces cellules extrémistes ne chôment plus ; de plus, elles aiment à ratisser bien large ! 

Le voisin syrien chez qui l’horreur est à son comble en sait quelque chose. S’exonérant de toute responsabilité par rapport à l‘usage d‘agents chimiques, le régime de Bachar  el Assad  accuse les jihadistes, partie intégrante de la rébellion, d’user sans vergogne de subterfuges pour s’attirer l’ultime soutien occidental. 

Des extrémistes qui poursuivent leur travail de sape en mettant à feu et à sang la région au vu et au su des Inspecteurs des travaux de réaménagement en cours. Pire, ensemble, Américains, Israéliens, Jordaniens, devraient leur prêter main forte sur les rives du Barada pour inverser l’actuel rapport de forces. 

Tour à tour laxistes et fermes, ces contrôleurs qui veillent minutieusement au grain, fonctionnent malheureusement à la tête du client : quatre nouveaux membres du Hezbollah viennent d’être classés terroristes par Washington ; ils sont accusés nous dit-on de soutenir des insurgés au Yemen, en Irak…  

Des alliances qui se font et se défont à une vitesse effarante : au pays des pharaons, on a sous les yeux l’illustration d’une gigantesque supercherie entre la progressive libération d’un ancien tyran et la chasse effrénée aux Ikhwan. 

Avec tous ces évènements sans queue ni tête qui se bousculent, ces retournements inattendus de situation, le ciel va comme nous tomber sur la tête.