La saga Resident Evil au cinéma : Scandale ou série B réussie ?

 Il y a deux sortes de mauvais films. Ceux qui procurent au téléspectateur une souffrance quant au visionnage et qui transforment chaque minute de film qui passe en véritable supplice pour les yeux et les oreilles et les autres, ceux qui, malgré leur médiocrité, n’en sont pas moins des œuvres très divertissantes, ne sollicitant généralement que très peu l’intellect et qui occasionnent un plaisir coupable chez le cinéphile. C’est tout là la distinction entre le navet et le nanar. A ce titre, la saga Resident Evil, dont je viens de revoir le premier épisode, constitue un bel exemple de la deuxième catégorie.

Comme des millions de fans à travers le monde, je suis un fan invétéré de la saga ludique Resident Evil, produit par Capcom et qui constitue pour moi l’une des expériences de jeux vidéo les plus traumatisantes de ma vie. Rarement un jeu n’avait su instaurer à ce point un pareil climat d’angoisse et de tension. Adapter cette œuvre culte au cinéma avait tout du pari risqué et quasi impossible à réussir. Réalisé par Paul W.S Anderson, déjà auteur du réussi, à l’époque mais non moins stupide Mortal Kombat,  on commençait à se faire à l’idée que le film n’aurait qu’une très lointaine ressemblance avec l’œuvre originale.

Ce fut effectivement le cas. Interprété par Mila Jovovitch dans le rôle principal, le film suit l’histoire d’un virus qui est propagé dans un énorme complexe souterrain détenu par une entreprise omnipotente, Umbrella Corporation. Ce virus transforme quiconque en est infecté en zombie assoiffé de sang et de chair fraîche. Un groupe de survivants, constitué de l’héroïne et d’une équipe de militaires vont tenter de quitter le complexe en un seul morceau.

Vu le matériau originel, on pouvait s’attendre à un film moins porté sur l’action mais davantage sur l’angoisse et l’horreur. Ce n’est donc pas une surprise si le film a suscité autant de polémiques, les fans du jeu ayant crié à la trahison.

Je pense que cette saga ne peut s’apprécier qu’en réussissant à complètement oublier l’œuvre dont elle est inspirée. Une fois ceci fait, nous pouvons dès lors apprécier ce divertissement d’excellente facture, certes ne volant pas haut et pas toujours bien interprété, mais qui reste sympathique malgré tout.

Il faut croire que Resident Evil a su toucher son public puisque de nombreuses suites ont ainsi vu le jour. La franchise s’est ainsi enrichie, en l’espace de dix ans, de Resident evil : Apocalypse, Resident evil : Extinction, Resident Evil : Afterlife et enfin Resident Evil : Retribution.