Instinct de survie

Quoi de mieux qu’un bon film de requin pour passer un bon moment en plein été. Nous connaissons déjà le réalisateur espagnol Jaume Collet-Serra pour ses films Non-Stop et Night Run en 2014 et 2015 aux côtés de Liam Neeson. Soyons honnêtes : ce genre de films est rarement convaincant et tombe très rapidement dans l’oubli. Seul Spielberg nous a éblouis avec Les dents de la mer sorti le 18 juin 1975. On se souvient éventuellement de Sharknado et de Peur bleue

L’histoire débute avec une jeune femme nommée Nancy – incarnée par Blake Lively – qui cherche une plage fréquentée par sa défunte mère. Arrivée sur les lieux paradisiaques, elle se permet une petite séance de surf auprès de deux beaux gosses. A la fin de la journée, ces derniers rentrent chez eux tandis que notre héroïne se fait « une dernière vague » toute seule pour plus d’intimité. C’est à ce moment-là que le film commence…

A la suite de ce court paragraphe, on peut penser que le scénario ne va pas bien loin mais ce n’est pas l’intérêt du métrage. Certes ce n’est pas l’atout principal du réalisateur ; les spectateurs oublient très vite cet aspect pour se concentrer sur le côté « survie » du travail fourni sur grand écran. Car c’est bien là l’élément majeur d’Instinct de survie : ce n’est pas le côté « gore » qui domine, mais plutôt l’aspect thriller et survie. Le requin n’est pas assimilé à une méchante créature des abysses qui dévorent tout sur son passage ; il est comme le personnage principal : un être qui ne se préoccupe que de sa survie – mis à part qu’il se trouve dans son environnement naturel.

Le film ne dure que 1 h 27, ce qui peut paraître anormalement court pour un long-métrage de nos jours mais c’est finalement l’inverse que le spectateur ressent en le visionnant. En effet, certaines scènes sont longues notamment le moment où Nancy passe la nuit sur le récif : le public doit patienter comme elle… mais il s’ennuie également avec elle… De plus, on a aussi la sensation que tous les aspects ont été traité à la fin et qu’il n’y avait rien d’autre à ajouter malgré la courte durée de la représentation.

Un autre atout dans la manche de Jaume : des bonnes images de synthèse. Le requin – bien qu’il soit 100 % faux – est plus vrai que nature malgré le faible budget de 17 millions de dollars. Ces effets spéciaux sont combinés à d’innombrables idées originales que l’on ne retrouve pas dans les autres films de requins comme par exemple la scène avec la baleine qui sert de plateforme pour la belle Nancy.

Enfin, bien que les éloges fusent depuis le début de l’article, il est judicieux de rappeler que le film regorge de clichés et de sensations de déjà-vu. L’héroïne, en plus d’être un canon et d’être très peu vêtue, elle est également très intelligente. Ses talents dans le monde de la médecine lui permettent carrément de se faire elle-même ses points de suture avec son collier. Les curieux qui iront voir le film ne passeront pas à côté de certaines actions totalement surréalistes à la fin du film.

 

 

On peut donc dire que malgré le fait que plus on avance dans le film, plus on frôle l’impossibilité et l’absurdité ; Instinct de survie reste un excellent film de requin qui se situe au-dessus des autres, mais qui ne dépasse toujours pas celui de Spielberg. Le style se situe plus près du thriller que du gore et le suspense est très bien mené par le réalisateur qui passe son temps à jouer avec nos nerfs.

On a là un bon film d’été à aller voir en famille ou entre amis malgré l’aspect irréaliste de la fin qui ne trahit pas les bonnes idées fournies plus tôt dans le métrage.