Voici le temps de la vengeance.

 Nicolas Sarkozy s’est fait beaucoup d’ennemis dans son propre camp durant ce quinquennat. A l’inverse de 2007 où l’on a vu quelques personnalités de gauche (Eric Besson, Max Gallo, Bernard Tapie, André Glucksmann …) se rallier à lui en même temps qu’elles fuyaient Ségolène Royal, quelques sympathisants de droite ont pris leurs distances depuis que la campagne tourne au fiasco pour le tenant du titre. Tombés en disgrâce certains boivent du petit lait aujourd’hui et annoncent publiquement qu’ils ne le soutiendront pas ou annoncent même leur soutien à Hollande.

On peut déjà penser que Borloo et Morin, un instant sur la ligne de départ se sont ralliés sans enthousiasme.  Ils ne vont pas se faire violence même si on leur promet un gros portefeuille en cas de victoire de toute façon très aléatoire. Ils préfèrent préparer le terrain pour leur compte personnel à la prochaine échéance. De son côté, Rama Yade annonce qu’elle n’assistera pas au meeting de Villepinte, refusant de cautionner la nouvelle dérive droitière de celui qui fut son mentor. Elle n’a pas la reconnaissance du ventre. Elle lui fait payer les humiliations quand elle a dû ravaler sa morgue. Ecartée du gouvernement malgré sa popularité, elle s’est cantonnée depuis aux rôles subalternes. Mais c’est Jean-Jacques Aillagon qui tient la plus belle vengeance. Il a dû ronger son frein depuis qu’il a été écarté de la direction du château de Versailles malgré un excellent bilan reconnu unanimement. Mais il fallait la place pour Catherine Pégard, une conseillère de Sarkozy, exit Aillagon et son bilan. Ce ministre de la culture de Jacques Chirac déclare à qui veut l’entendre qu’il votera pour François Hollande. Espère-t-il obtenir une récompense pour cette petite trahison ? S’il quitte la politique, Nicolas Sarkozy devra se rappeler que « la vengeance est un plat qui se mange froid » et ce n’est pas fini.