Crise de l’Egypte : Morsi donne des pouvoirs à l’armée avant le vote

Le président de l’Egypte, Mohammed Morsi, a ordonné à l’armée d’assurer la sécurité et de protéger les institutions de l’Etat dans la perspective d’un référendum controversé sur une nouvelle Constitution. L’armée a également reçu le pouvoir d’arrestation.

M. Morsi a tenté de calmer la colère du public en annulant un décret lui donnant des pouvoirs énormes, mais il a rejeté un appel d’abandonner le vote constitutionnel de ce 15 décembre.

Les leaders de l’opposition ont appelé à des manifestations contre le référendum tout en insistant qu’ils « ne visent pas à renverser le président » mais qu’ils veulent une meilleure constitution, a expliqué l’ancien ministre des Affaires étrangères Amr Moussa à la presse.

Les groupes islamistes ont dit qu’ils allaient organiser des contre-manifestations, ce qui fait craindre d’autres affrontements sanglants dans les rues de la capitale égyptienne.

Dans une autre concession apparente, le président a suspendu une grande augmentation de la taxe sur la vente d’une variété de marchandises, y compris sur les boissons gazeuses, les cigarettes et la bière. La décision a été effectuée dans un communiqué paru sur la page Facebook de M. Morsi pendant les premières heures de lundi.

Alors que la tension a augmenté avant le référendum de samedi, M. Morsi a ordonné à l’armée de maintenir la sécurité « jusqu’à l’annonce des résultats du référendum ».

En effet, cette l’étape fait craindre que l’Egypte est en mouvement en direction vers la dictature militaire.

Dans le cadre du nouveau décret présidentiel, le pouvoir militaire est appelé à assurer la coordination avec la police sur le maintien de la sécurité et est également habilité à arrêter des civils.

Cependant, la police a été considérée comme affaiblie depuis la chute de l’ancien président Hosni Moubarak et n’a pas à intervenu lorsque des manifestants contre les Frères musulmans ont saccagé le siège du mouvement islamiste au Caire la semaine dernière.

Une présence militaire accrue était visible près du palais présidentiel, qui a fait l’objet de manifestations de l’opposition aujourd’hui.

Il n’est pas encore clair si l’opposition va boycotter le référendum de ce samedi. Cependant, un groupe de hauts magistrats a confirmé aujourd’hui qu’ils serait prêt à superviser le vote.