Jacques Chirac mêlé au meurtre d’un journaliste ?

À Tahiti, dans la nuit du 15 au 16 décembre 1997, Jean-Pascal Couraud, journaliste d’investigation qui enquêtait sur les abus de pouvoir de Gaston Flosse, qui était à l'époque président du gouvernement de la Polynésie française et grand ami de Jacques Chirac, disparaissait mystérieusement.

Le corps du journaliste n'ayant jamais été retrouvé, le tribunal de Papeete concluait à un suicide par noyade et prononçait un non-lieu en octobre 2002.

En 2004, un ancien membre du Groupe d'interventions de la Polynésie (le GIP, une milice privée que Gaston Flosse avait détournée de sa mission initiale d'aide et de secours à la population civile de la Polynésie française) a affirmé qu'il avait assisté à l'assassinat par deux de ses collègues de Jean Pascal Couraud .

Cet ancien membre du GIP se rétractera par la suite, mais la famille du journaliste profitera de ses premiers aveux pour porter plainte contre X. pour homicide. La thèse que soutiennent les plaignants c'est que le journaliste aurait été assassiné parce qu'il avait découvert que Jacques Chirac utilisait les services de Gaston Flosse pour faire transiter des fonds par la Polynésie afin d'alimenter des comptes occultes que notre ancien président aurait détenus à la banque japonaise Tokyo Sowa.
Jacques Chirac a toujours nié l'existence de tels comptes, mais le juge Jean-François Redonnet qui est actuellement chargé de l'enquête aurait saisi des documents compromettants lors d'une perquisition au siège de la DGSE le quatre juin dernier.

Ces documents étant classés "secret défense", il fallait attendre que ceux-ci soient déclassés pour pouvoir être utilisés par la justice. La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a remis aujourd'hui un avis favorable en ce sens, mais uniquement pour seize des dix-sept documents saisis par le juge. Évidemment, la décision finale appartient au ministre de la Défense, mais il est d'usage qu'il suive les recommandations de la CCSDN.

Ainsi, si ces documents permettaient au juge Jean-François Redonnet de confirmer l'existence de ces comptes bancaires secrets détenus par Jacques Chirac au Japon, notre ancien président pourrait être indirectement mêlé à l'assassinat du journaliste Jean-Pascal Couraud.