Carla Bruni, Nicolas Sarkozy et l’Affaire Bettencourt !

C’était le nirvana pour Nicolas : des conférences que l’on s’arrachait des quatre coins du monde, à coups de plusieurs dizaines de milliers d’euros ; des Français qui d’un pied ferme attendaient son retour, sondage Ifop à l’appui ; une bien-aimée qui chantonnait de sa voix sucrée les mérites de son Raymond chéri, etc. 

Et à lui, de pavoiser jouant avec force subtilité de l’emprise incommensurable qu’il exerçait sur le cœur de ses partisans ! Devenu denrée rare, il se riait de nous soufflant après de longues absences, le chaud puis le froid : reviendra, ne reviendra pas ? Puis bien embusqué, ce savant dosage d’allers retours nous le rendait encore plus attractif : parfois muni du bâton et de la carotte,  les yeux ronds, il se dérangeait juste pour calmer le jeu infernal du chat et de la souris auquel, sans retenue aucune, François et Jean-François s‘étaient livrés en public. 

Pendant ce temps, conquis par tant de sagesse, nombreux parmi ses adeptes, s’interrogeaient à leurs heures perdues sur l’intensité de l’amour qu’il portait pour la France : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout ? Puis enfin la réponse nous vint des journalistes : Sarkozy leur a déclaré sa passion implacable pour la France, l’abnégation qu’il serait prêt à lui vouer pour lui dégager la tête de l’eau et tout cela, malgré son zéro envie pour le pouvoir ! A croire qu’il y aurait une pénurie de cerveaux dans ce si grand pays ! Que plus personne d’autre que lui n’aurait la tête de l’emploi au sein de l’UMP ! 

Et pile poil,  au moment où empli à craquer de cette vanité que la terre toute entière ne parvenait plus à le contenir, survient un gros pavé qui atterrit dans la mare de Nicolas. Une mise en examen pas pour n’importe quel motif mais pour celui d’abus de faiblesse au dépens de Liliane Bettencourt. Le hold up d’une milliardaire ne devrait peut-être pas pour autant poser de gros problèmes de conscience, surtout quand il est réalisé non à des fins de profits personnels mais pour le financement d’une campagne présidentielle, qui plus est, une solution pour le redressement du pays ; par rapport à l’inculpé, le déni du délit en deviendrait presque logique, naturel. 

Pour le moment, c’est la présomption d’innocence qui prévaut : les preuves faisant défaut, un bras de fer s’est engagé entre Thierry Herzog et Jean-Michel Gentil. Nicolas Sarkozy a promis que les choses n’en resteront pas là, c’est dire s’il ne remuera pas ciel et terre pour obtenir la nullité de cette sinistre séquence judiciaire avant d’envisager de retourner à l’Elysée. 

Sans correspondre à des représailles venant pénaliser le " pingouin" , Carla doit culpabiliser devant cette tempête qui a succédé à son album, par simple hasard de calendrier ; alors elle se défend cahin caha de ce qu’on lui reproche : il parait que l’alcidé « n ‘est qu’une métaphore qui cible non une, mais des milliers de personnes désagréables ».  

Une affaire comme tant d’autres, un peu comme l‘affaire Cahuzac. Quand un ministre du Budget fait l‘inverse de ce qu‘il prône, quand un gardien  devient prédateur, la confiance est battue en brèche, puis le jeu perdu. Même blanchi, Nicolas Sarkozy, apparemment « serein » jusque là, gardera sans doute des séquelles de l‘affaire Bettencourt. Comme de celle du guide libyen d’ailleurs, autre généreux contributeur de sa campagne qui lui, a emporté au passage tous les secrets qui les unissaient, datant de l‘époque où il était encore fréquentable… 

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