Maréchal, te revoilà ?

 Sacré Pétain, voilà qu’on le remet à toutes les sauces. Il y en a qui doivent apprendre ses discours par cœur pour déclarer que tel homme politique a prononcé les mêmes mots que l’ignoble maréchal. Et ça vaut dans les deux camps : Sarkozy et Peillon ont-ils recyclé la pensée profonde du guide de la nation ? Faudra-t-il que les hommes politiques, avant de faire une déclaration, vérifient que Pétain n’a pas dit la même chose il y a 70 ans ? Personnellement, je ne suis pas un inconditionnel du « redressement moral » prôné par le nouveau ministre de l’éducation nationale. Ce genre de formule ampoulée se retourne souvent contre son auteur et peut effectivement être interprété de plusieurs manières. Quand arrivera-t-on à comprendre que les enseignants n’ont jamais cessé d’apprendre à leurs élèves le « bien vivre ensemble », qu’on appelle cela « la morale » tout court, « l’instruction civique » ou la « morale républicaine et laïque » et qu’il n’est pas utile de nous en ressortir une nouvelle mouture à chaque changement de ministre ? Etre à l’école c’est apprendre à vivre avec les autres, à respecter des règles et ça peut s’apprendre transversalement dans toutes les matières : on appelle cela « socialiser » les enfants, le cours EPS, par exemple, est très utile pour cela.

Mais que monsieur Châtel réfléchisse bien avant de critiquer son successeur qui a d’ors et déjà gagné la bataille de la rentrée. On comptera sur les doigts d’une main ceux qui regrettent les anciens locataires de la rue de Grenelle, ceux de l’ère Sarkozy. Que ce soient les professeurs ou les parents d’élèves, beaucoup se réjouissent que l’école soit enfin redevenue la priorité. L’hémorragie des professeurs a été endiguée, des classes ont été maintenues et c’est un grand soulagement.

 Nos enseignants vont bénéficier d’une formation qui, si elle n’était pas fameuse par le passé, valait toujours mieux que pas de formation du tout. 

Monsieur Châtel s’est d’ailleurs rendu compte qu’il avait fait une erreur en twittant un peu trop vite, il a essayé de se justifier mais, comme tous les hommes politiques, il n’a pas regretté sa phrase.