Finalement, tout n’est pas possible

Alors que le prix du baril du pétrole a dépassé les 130 dollars, Nicolas Sarkozy a annoncé des mesures ciblées pour utiliser les surplus de TVA perçus par l’Etat sur les produits pétroliers. Ces sommes, qui atteignent selon lui entre 150 et 170 millions d’euros par trimestre, alimenteront un fonds destiné à aider certaines catégories de Français.

Aussi, il propose que la prime à la cuve de fioul domestique, déjà doublée à 150 euros et qui profite à 700 000 ménages non imposables, serait portée à 200 euros. Les sommes permettront aussi de financer le tarif social du gaz. Fixé par décret le 1er juillet, il sera ouvert aux ménages pouvant prétendre à la couverture maladie universelle (CMU), soit 750 000 foyers raccordés au gaz.

Enfin, il a aussi évoqué l’idée de porter le débat au niveau européen et d’envisager de ne pas appliquer en partie la TVA sur le pétrole si celui-ci continue d’augmenter. L’exercice est des plus délicats, les décisions devant être prises à l’unanimité en la matière.

La situation n’est pas prête de s’améliorer et la situation financière de plus en plus catastrophique de la France n’y arrange rien. En effet, l’Etat rogne sur ses recettes déjà suffisamment amputées pour aider les plus fragiles à mieux supporter la hausse du prix du pétrole.

Nous payons, ainsi, le prix de plus de 30 ans de politique financière désastreuse aussi bien menée par la gauche que la droite. Si le gouvernement de la gauche plurielle de Lionel Jospin avait profité de notre croissance entre 1997 et 2001 pour lancer les réformes de fond au lieu d’imposer abritrairement les 35 heures, nous aurions peut-être une marge de manoeuvre.

Or, aujourd’hui, avec la réalisation de promesses clientélistes depuis 2002, avec la mise en place de réformes superficielles et injustes, la situation de notre pays est très délicate.

Dès lors, la hausse du prix du pétrole, pourtant prévisible, nous indique que l’Etat est impuissant et les politiques avec. Il a suffit d’une crise aussi majeure que celle causée par les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 pour montrer que finalement tout n’est pas possible.

Ainsi, Nicolas Sarkozy me fait penser à Valéry Giscard d’Estaing. Il veut changer les apparences du pouvoir pour mieux montrer l’absence de ce dernier. A ceci près, qu’en 1974, la France sortait des Trente Glorieuses.

Jérôme Charré

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