La faillite de la politique de l’Occident au Moyen-Orient

L’improvisation, sans aucune stratégie, ni cohérence des pays occidentaux, parfois de concert et parfois en solitaire, a abouti à une terrible débâcle, une véritable faillite de leur politique étrangère au Moyen-Orient, tant sur le plan diplomatique que sur le plan militaire.

 

L’improvisation, sans aucune stratégie, ni cohérence des pays occidentaux, parfois de concert et parfois en solitaire, a abouti à une terrible débâcle, une véritable faillite de leur politique étrangère au Moyen-Orient, tant sur le plan diplomatique que sur le plan militaire. Jamais il n’y a eu autant de fautes d’appréciation commises, d’hésitation et d’approximation lorsqu’il a fallu prendre des décisions. La France, elle, est sortie de son traditionnel rang de médiatrice et s’est immiscée dans les affaires internes d’un pays souverain (Syrie) et s’est présentée à l’international en étant de parti pris. Alors que la France s’est toujours comportée de manière neutre, tentant de renouer le dialogue entre belligérants et privilégiant le dialogue à tout prix.

L’Iran, sans conteste, sort comme le grand vainqueur. Ses négociations sur le nucléaire ont abouti à un deal qui est celui de ne jamais attaquer Israël. Dès lors, plus aucune inquiétude à se faire. L’embargo levé, les Iraniens renouent avec toutes les diplomaties et imposent leur condition : devenir la puissance régionale au Moyen-Orient. C’est en passe de se traduire sur le terrain. Soutenu par la Chine mais surtout appuyé par la Russie, l’Iran chiite a pris les commandes en Irak et désormais en Syrie. Saddam Hussein avait-il eu raison de combattre l’Iran ? La question est plus que jamais posée. Les sunnites, humiliés, vont constituer de véritables bombes à retardement dans la région, eu égard aux exactions commises, preuve à l’appui, par des milices chiites contre des populations civiles inoffensives.

L’Arabie saoudite va sans doute justifier et amplifier son intervention au Yémen (contre un régime chiite adoubé par l’Iran) et se montrer plus agressive, plus combattive par rapport à L’Iran. Rappelons que les Iraniens, qui sont des chiites, ont été exclus du dernier traditionnel pèlerinage annuel (le Hadj). Il faut également rappeler que les chiites ne représentent qu’entre 10 à 15 % des musulmans. Les sunnites représentant la majorité écrasante.

Les USA semblent se replier, abandonnant au passage leurs alliés d’hier, traumatisés par le 11 septembre, l’Afghanistan et l’Irak. Que nous réserve l’administration Trump ? Dieu seul le sait. La Chine a depuis longtemps choisi son terrain de prédilection, celui de l’économie. Il y a bien quelques tensions entre Chinois et Américains, mais nous en sommes encore au stade de simples frictions. La guerre économique que livre la Chine au monde entier est sans précédent, avalant tout sur son passage et personne n’est en mesure de lui résister. La Russie relève la tête. Humiliée, après l’effondrement de l’URSS, elle semble prendre sa revanche sur ceux qui ont été un peu vite en besogne en l’enterrant hâtivement.

Les transformations et les réorganisations du monde, que nous voyons sous nos yeux, sont hors de contrôle et ceux qui croyaient pouvoir imposer un quelconque ordre sont dépassés. L’UE est la grande perdante parce que déstructurée et désunie. Pourtant, elle demeure le seul rempart capable de protéger les Européens, même si ces derniers semblent la bouder et ne plus croire en elle. Pourquoi ? C’est à cette question qu’il faudra répondre.