Peut-on railler les ralliés ?

 Quand j’étais enfant, le « ralliement » était une petite épicerie de quartier où l’on trouvait un peu de tout. C’était un lieu convivial où les ménagères se rencontraient pour papoter et faire leurs courses. 

Aujourd’hui, le ralliement de quelques personnalités à Nicolas Sarkozy n’attire que des railleries. « Ralliez-vous à mon panache blanc » disait, parait-il, le futur Henri IV pour emmener ses troupes vers la victoire. Il faut dire qu’ils sont gratinés, les ralliés de dernière minute et quant à la victoire, elle est plus hypothétique que jamais. On se demande contre quoi ils ont négocié leur retour dans le giron de l’UMP. Un petit portefeuille ministériel, peut-être ? Quoiqu’ils n’étaient plus en position de négocier quoique ce soit. Jean-Louis Borloo, lui on le sait : la direction de Veolia sur un plateau, ça méritait bien une petite reddition. Borloo, dont la réputation de « bon vivant » n’est plus à faire, à la tête d’une entreprise de distribution d’eau, reconnaissez qu’on a du mal à garder son sérieux.

Ou, est-ce la crainte du ridicule qui l’a emporté ? Imaginer que Christine Boutin aurait pu faire une grève de la faim, histoire de retrouver la ligne … du parti, c’est à hurler de rire. C’est du pain béni pour les Guignols de l’info !

Quant à Hervé Morin, lâché par son propre parti, il a dû faire amende honorable et remettre à plus tard son désir d’autonomie. Il n’a pas la trempe ni l’entêtement d’un Bayrou.

Quant à Claude Allègre, le fait qu’il se rallie à Nicolas Sarkozy n’est qu’une anecdote sans importance. Il a obtenu, dit-il, des assurances de la part du « président du peuple ». Encore un qui ne nous manquera pas !

Le mot « ralliement » dans cette situation me parait mal choisi. Le mot allégeance serait plus approprié mais sûrement le mot « alliance » que madame Boutin utilise pour expliquer qu’elle a décidé d’aider le président sortant. Ce qui n’aura aucune influence sur l’issue du scrutin. 

On n’attend plus que le ralliement de Bernard Tapie.