Du deuil de la baronne de fer honoré, à la joie qu’elle soit morte,

ainsi va la grande Bretagne, un pays à fortes inégalités sociales.

 

Margaret Thatcher baronne adulée et haïe décédée le 8 avril à l’âge de 87 ans.

 

Les armoiries de la baronne de fer

Un losange circonscrit par la Jarretière et le ruban de l’Ordre du Mérite avec la Croix suspendue surmonté par la couronne d’un baronnet par chevrons azuré et gules (gueules) et une double clé entre deux lions combattants sur une tour avec son portail ouvert avec à droite un amiral Britannique et sa jumelle, et à gauche Isaac Newton tenant une balance tous deux portant la devise Chérie Liberté. Document Wikipédia.

 

Support Wikipedia De la joie des pauvres qui dansent à l’honneur des riches qui pleurent, je ne surprendrais personne sur le rejet que me provoque l’enterrement en "grandes pompes" de la Dame de fer. À Liverpool l’annonce du décès de Margaret Thatcher, le 8 avril, la mère de John Grimway s’est mise à danser. «Elle a 80 ans, mais je n’arrivais plus à l’arrêter !». Alors que les funérailles de l’ancienne première ministre britannique se déroulèrent en "grandes pompes" le mercredi 17 avril, devant plus de 2 000 dignitaires du monde entier, lui-même prépara sa propre cérémonie, «j’ai l’intention de me bourrer la gueule pour célébrer ça !».

L’ouvrier en bâtiment, accoudé à une table en formica dans un café poisseux en face du stade d’Anfield où joue l’équipe de football de Liverpool, résuma bien la colère qui régnait dans cette ville du nord de l’Angleterre. Presque un quart de siècle après avoir quitté le pouvoir, en 1990, la "Dame de fer" provoque encore des réactions d’une étonnante violence, quasiment unanimes. «Une salope !», cracha Linda, la tenancière du café. Sandra, une retraitée qui promène son chien dans le parc voisin, préfère une comparaison immobilière, «du temps de Thatcher, Londres était la chambre conjugale, Liverpool était les toilettes, sans produits de nettoyage», tiré d’Eric Albert Le Monde.fr.

Près de 11 millions d’euros dépensés alors que la Grande-Bretagne est en récession. Bravo le conservatisme Britannique si cher à notre droite française. Une bricole me direz-vous 11 millions d’euros dans un pays ou l’argent est roi et la misère si profonde des maisons ouvrières. Qu’avons-nous à faire avec ce pays dans l’U.E. quand on voit le faste déployé pour les obsèques de cette dite «Grande-Dame» par ceux qui ont le pouvoir. Le capitalisme honoré au plus haut degré, alors que la misère règne près des rats dans ce grand pays.

Si le tchachérisme permit à l’Angleterre avec le réaganisme pendant la même période une avancée du conservatisme sectaire, cela fait, que presque deux décennies plus tard le monde entra dans une grave crise de la finance par ses abus. Le big-bang de la City de Londres à l’origine du plus vaste dérèglement financier de l’histoire moderne qui se généralisa dans le monde entier comme l’écrit La Tribune, Nous en subissons actuellement les effets vingt années plus tard.

Margaret Thacher mit en œuvre une politique de réduction drastique des dépenses et de la pression fiscale.

«La politique économique du nouveau conservatisme doit reposer sur deux principes, le monétarisme et le libre marché en opposition à l’intervention de l’État et à la planification centralisée», de Niguel Lawson chancelier de l’Échiquier entre 1983 et 1990.

Elle se revendiquait anti socialiste dans ses mémoires «je n’ai jamais oublié que l’objectif inavoué du socialisme, municipal ou national, était d’accroître la dépendance. La pauvreté n’était pas seulement le sol nourricier du socialisme, elle en était l’effet délibérément recherché». Dans un discours devant le Conseil central de son parti, en mars 1990, elle déclara, «le socialisme a l’État pour credo. Il considère les êtres humains ordinaires comme le matériau brut de ses projets de changements sociaux ».

Le thatcherisme permit une augmentation du niveau de vie moyen britannique, la libération des initiatives, la baisse de l’inflation, des subventions et des charges, la reprise de la croissance et de l’emploi, la paix sociale et une hausse globale du niveau de consommation et de vie. Au passif, la désindustrialisation, les inégalités sociales, régionales et professionnelles, la vulnérabilité des entreprises des personnels et des secteurs, les effets risqués de l’ouverture à l’étranger et l’excessive suprématie de la valeur-argent.

Dans ce monde bipolaire, les deux idéologies conservatrice ou socialiste ne peuvent vivre que dans l’inégalité sociale pour le conservatisme sectaire, ou la planification par le bas pour le socialisme sectaire, tous deux inégalitaires. Ces deux dirigismes oublient la dimension humaine, par la domination des seigneurs sur le peuple ou par la domination d’une idéologie politique tout aussi destructrice.

Le décile inférieur vit ses revenus baisser d’environ 10 % alors que les revenus de tous les autres déciles augmentèrent de + 4 % pour le deuxième décile, mais + 60 % pour le premier décile. Les riches s’en tirent toujours. La proportion de familles vivant en dessous du seuil de pauvreté à, 50 % du salaire moyen, passa de 8 % en 1979 à 22 % en 1990, et la pauvreté infantile doubla, un enfant sur trois vivant sous le seuil de pauvreté. Cette évolution traduisit une augmentation des inégalités de revenu ce qui fit dire à l’historien marxiste britannique Eric Hobsbawm que «le sort des 20 % d’ouvriers du bas de l’échelle devint bel et bien pire, dans la Grande-Bretagne de Mme Thatcher, en comparaison du reste des ouvriers, qu’il ne l’était un siècle auparavant». Cela fut dû aux «changements dans la distribution des revenus», à la faible redistribution des politiques fiscales et à l’évolution des structures familiales. Si l’immense majorité vit son revenu augmenter à peu près comme le PIB, pour les plus favorisés il augmenta plus rapidement. Par contre, les quartiers déshérités des grandes villes furent le théâtre d’émeutes violentes, Toxteth à Liverpool en 1981, Brixton à Londres en avril 1981 et septembre 1985, révélateurs de tensions et de problèmes d’insertion dans la société britannique, comme le montra le développement de l’hooliganisme.

L’intervention de l’État voila ce qu’il fallait combattre. Le régime des seigneurs en quelque sorte, les obsèques de la Dame de fer sont là pour le démontrer. Un héritage fortement controversé brisant le peuple Britannique en deux parties avec plus d’inégalités et de cohésion qu’auparavant.

 

Elle fit des banquiers l’élite de la Grande-Bretagne.

 

Le big-bang fut la libéralisation des marchés financiers britanniques entreprise en 1986. Techniquement, le principal changement fut de mettre fin à la «capacité unique» par laquelle un négociateur boursier pouvait agir soit comme intermédiaire, soit comme contrepartie en principal, mais pas les deux.

  • Suppression de la distinction entre «stockjobbers», intermédiaires entre courtiers, et «stockbrokers», agents de change, qui achètent et vendent des actions.
  • Autorisation pour les groupes étrangers d’acheter 100 % des actions d’entreprises cotées britanniques.
  • Suppression des commissions fixes qu’il fallait payer pour échanger actions, obligations, etc.

Cette libéralisation facilita l’arrivée rapide de banques américaines et ouest-européennes à Londres et le développement du marché financier grâce à la baisse des coûts. Cela bouleversa le marché mondial. Le Big-Bang demeura l’une des mesures emblématiques du programme de réformes du gouvernement de Margaret Thatcher. La City était auparavant considérée comme un lieu policé et élitiste pour gentlemen anglais. Avec son essor elle entraina la multiplication des Golden Boys dont on voit aujourd’hui le coté néfaste sur les marchés.

Margaret Thatcher fut également honorée pour son combat contre les mineurs. Elle s’engagea dans un bras de fer contre les syndicats dont elle voulu casser l’influence, limitation du monopole syndical sur les embauches et les salaires, encadrement du droit de grève et répression des grèves sauvages. Durant son passage au pouvoir, cinq lois sur les syndicats furent votées, en 1980, 1982, 1984, 1987 et 1988. Cette politique entraîna sans doute la plus violente grève que connue le pays, la grande grève des mineurs qui dura de mars 1984 à mars 1985. Un an de grève, soldée par un échec. Margaret Thatcher fit face à de très nombreuses grèves durant son règne. Mais elle résista toujours, elle ne transigea jamais. D’où son surnom de «Dame de fer».

La longue grève des mineurs britanniques, impopulaire, chargée de violences verbales et parfois physiques ne fut pas seulement un drame humain pour ceux qui la subirent. Elle traduisit l’inquiétude des travailleurs européens devant la modification des conditions d’exploitation des ressources naturelles et des appareils industriels à l’échelle mondiale.

«Il fait encore nuit sur Sheffield, sur l’immense zone industrielle fantomatique et moribonde, cimetière métallique insensé, kilomètres d’usines à la dérive, de hangars désossés, d’entrepôts aux vitres brisées à vendre, de poutrelles hérissées et de murs effondrés, gris de suie, noirs de fumées. Encore nuit sur les soixante-cinq puits de mine dispersés dans les vertes collines du Yorkshire toutes pénétrées d’humidité. Nuit sur les vagues de maisons soigneusement alignées, toits gris, briques rouges, de Barnsley. Il est quatre heures et demie du matin,……..», par Maurice Lemoine janvier 1985, Le Monde diplomatique.