Cameroun : Ces manifestations qui « troublent » toujours l’ordre public !

L’on ne peut pas parler de démocratie sans liberté d’expression. Une liberté d’expression qui se traduit par la libre tenue des manifestations, la libéralisation du secteur médiatique et toutes les autres formes de communication sociale. Si le Cameroun peut se vanter d’avoir pu tant bien que mal libéralisé son champ médiatique, il reste malheureusement encore beaucoup d’efforts à faire au niveau de l’autorisation des manifestations publiques.

Selon la loi camerounaise, toute manifestation publique devrait être signalée aux autorités. Et, depuis quelques années, les organisateurs de toute manifestation devraient juste par une simple lettre informer les autorités de leur intension d’organiser une manifestion. Les autorités à leur tour, disposent d’un délai que leur octroie la loi, pour marquer éventuellement avec avis motivé leur refus de  la dite manifestation. Et, en cas de silence de cette dernière, on considère la manifestation comme autorisée. Mais dans les faits,  seules les manifestions favorables au régime en place sont autorisées. Celles de l’opposition sont toujours refusées avec presque un même motif : «  risque de trouble à l’ordre public ». Et devant cette violation flagrante de la loi, les organisateurs de manifestations se trouvent généralement obligés de s’entêter  à organiser des manifestions qui tournent toujours en fin de compte aux affrontements avec les forces de police.

Ce vendredi 16 Mars 2012, afin d’apporter leur soutien à une jeune camerounaise dont le bébé a été volé à la naissance dans une formation hospitalière de Yaoundé, des leaders d’opinion camerounais se sont fait bastonnés par les forces de l’ordre au cours d’une manifestion qu’ils avaient organisé devant cet hôpital. Vincent Sosthène Fouda, homme politique et candidat recalé à la dernière présidentielle camerounaise s’en est sorti avec plusieurs plaies. Face à ce mauvais zèle des forces de police camerounaise, la plupart de camerounais se demandent si ces policiers pensent être plus camerounais que tout le monde. Vivement que force revienne à la loi !