Urbanisme : comment prévenir les risques d’incendie ?

Présence de matériaux inflammables et combustibles comme le bois, branchements électriques anarchiques, appareils de cuisson mal utilisés, cheminées mal entretenues, bougies ou cigarettes oubliées… Pour éviter les incendies domestiques, il convient d’abord d’en connaître les causes.

Chaque année, plus de 260 000 incendies domestiques se déclarent en France, soit un toutes les deux minutes, provoquant 600 à 800 décès et 10 000 à 15 000 blessés. 70 % de ces drames se produisent la nuit et plus de 30 % sont liés à un incident d’origine électrique.

En trois minutes, une pièce peut atteindre la température de 600°C. On a coutume de dire que pour éteindre le départ du feu, il faut un verre d’eau à la première minute, un seau à la deuxième et une citerne à la troisième. Comment, dès lors, minimiser les risques ? Quelles précautions prendre pour prévenir ces accidents ?

Depuis 2015, tous les logements doivent être équipés d’un détecteur de fumée. Une partie des mesures prévues vise en effet à détecter le feu dès son origine pour l’éteindre au plus vite. D’autres mesures ont pour but d’éviter la propagation de l’incendie : en matière de construction, elles se traduisent par la mise en place de dégagements, de compartiments et de portes coupe-feu ainsi que par le choix de structures et de matériaux résistants et stables au feu.

Matériaux à risque

Pour démarrer, le feu a en effet besoin de trois éléments : une flamme ou une source de chaleur, de l’air et du combustible. Si les matériaux utilisés pour les murs et les plafonds sont inflammables, ils vont contribuer au développement du feu. S’ils ne peuvent empêcher le passage des flammes et de la fumée, ils ne pourront retarder sa propagation. Et s’ils ne sont plus capables d’assurer la stabilité de la construction, celle-ci risque de s’effondrer.

Les matériaux sont donc classés selon leur réaction au feu (leur capacité ou non à nourrir le feu) et leur résistance au feu (le temps durant lequel ils continuent à jouer leur rôle d’élément de construction dans les conditions de l’incendie). Par exemple, la pierre, le béton ou le métal sont par essence ininflammables, tandis que le bois est combustible : il va nourrir le feu. Le métal va par contre avoir tendance à se déformer au-delà d’une certaine température et à perdre sa résistance mécanique.

A l’état naturel, le bois s’enflamme entre 250 et 300°C, une température largement dépassée lors d’un incendie. Il se consume ensuite d’un centimètre en quinze minutes. S’il est attaqué des deux côtés, le montant d’une ossature bois classique va ainsi se consumer en moins de trente minutes. Malgré les progrès réalisés avec les bois ignifugés par traitement chimique, ce matériau n’est donc pas sans risque du point de vue de la sécurité incendie.

Prévenir le danger à la source

Parmi les principales causes d’incendie domestique, les branchements électriques, parfois anarchiques, arrivent en première position. Brancher de multiples appareils sur une seule prise murale au moyen de multiprises est la source n°1 de feux dans les maisons. Laisser branchées les guirlandes électriques de son sapin de Noël peut aussi contribuer à transformer celui-ci en torche. Les radiateurs électriques peuvent également provoquer l’inflammation d’objets placés à proximité, comme les chaussettes laissées dessus à sécher. Certains chargeurs de téléphone mobile bon marché ont même été incriminés car branchés toute la nuit, ils provoquaient des surchauffes.

Les bougies laissées allumées sur la table basse, la dernière cigarette de la journée mal éteinte ou une cheminée mal ramonée font également partie des causes d’incendies recensées par les sapeurs-pompiers. Tout comme la chaudière à bois mal entretenue ou le barbecue mal maîtrisé par grand vent. Sans compter que le crépitement du feu et les projections de braises sur un coussin ou un tapis peuvent aussi provoquer l’étincelle fatidique.

20 % des incendies domestiques se déclarent dans les cuisines, à cause de l’huile bouillante, d’équipements de cuisson vétustes ou d’une mauvaise utilisation des fours ou de la gazinière. Le moteur de la VMC (ventilation mécanique contrôlée), souvent installé au grenier, figure aussi au banc des accusés, d’autant qu’il est placé dans un milieu constitué de bois (plancher, charpente, panneaux d’aggloméré), une source de combustible de premier ordre au moindre départ de feu.