Le changement c’est maintenant,

31 ans après 1981.

François Hollande dépasse François Mitterrand, et le PS dépasse celui de 1981.

C’est une grande satisfaction pour François Hollande, voire un plébiscite qui le lie pour cinq ans avec une majorité à sa dévotion. Mais c’est aussi la cohérence de l’élection présidentielle, il fallait donner une majorité à François Hollande. Personne n’aurait comprit que, quelques semaines après l’avoir élu, les Français puissent faire un vote opposé à celui du 06 mai. L’époque des élections de 1981 et de 1988 ou la cohabitation était possible est révolue. Le tissu politique s’est complètement modifié, le Front national n’était que naissant, alors que maintenant il fait plus de 16 % du corps électoral. C’est la politique de la droite parlementaire qui a profondément modifié l’électorat, indépendamment de son échec politique et des injustices qu’elle a développées. Sa droitisation à l’extrême n’a fait que rendre fréquentable le FN qui obtient ainsi deux sièges à l’Assemblée nationale. Mais plus que ça, c’est la fuite de l’électorat centriste qui est complètement avalé par l’UMP. La politique développée par Sarkozy est un échec cuisant, et les principaux ténors de cette aventure ont été battus ou sont passés de justesse, la période de Sarkozy sera vite tournée si la droite parlementaire veut retrouver une cohérence.

Sarkozy a tout perdu, les municipales, les régionales et de grandes villes sauf Marseille, le Sénat, la présidence et maintenant les législatives, du jamais vu en France. Quel échec ! Mais, il n’est pas le seul responsable, il faut lui associer l’incompétence de ceux qui l’ont soutenus espérant je ne sais quel miracle. Les Français ont souffert sous sa présidence, non pas à cause de la crise, qui est la conséquence de la politique des banques dont les dirigeants sont tous à droite, ce qu’il ne faut pas oublier, mais de l’injustice qu’il n’a cessé de faire. Les Français savent bien qu’il faut faire des sacrifices, mais, ils veulent qu’ils soient équitablement répartis dans la justice. Les fortunes accaparées par les grands patrons de CAC 40 et les appointements des responsables des grands groupes publics, les cadeaux faits à une classe aisée sont une honte aux yeux de nombreux Français qui ne peuvent même pas se loger et qui ont un salaire de misère tout en travaillant. La France a besoin de souffler, elle s’est donc libérée de cette chape écrasante. Sarkozy n’a rien comprit se glorifiant par sa prétention, il a cru qu’il écraserait François Hollande, se croyant invulnérable. Il a parlé aux Français d’une façon inadmissible considérant que ceux qui ne sont pas dans sa politique sont méprisables. Il restera attaché à une période sombre de notre histoire. Il voulait faire de la France un clone des États-Unis. Son duo avec Angela Merkel fut catastrophique, se glorifiant à chacune de ses conférences de presse des avancements de sa politique malgré l’état dans lequel l’Europe se trouve, les peuples du Sud n’en peuvent plus de cette austérité pour laquelle ils ne sont pas responsables.

François Hollande à tout en main avec 314 députés PS et alliés, il a l’obligation de réussir, il n’a pas le droit d’échouer. Il n’aura aucune excuse. Le problème du PS est qu’il ne confirme jamais. Il est capable de grandes victoires mais pas de continuité électorale. S’il fait sa politique dans la simplicité en équilibrant les sacrifices il sera comprit. On entend la droite clamer que maintenant la note sera la douloureuse, elle n’a pas encore comprit que c’est une autre politique qui sera mise en place, et qu’il lui serait judicieux d’attendre avant de condamner. 341 députés de gauche c’est aussi sa victoire sur la droite parlementaire qui n’obtient que 229 sièges sur un total de 233. La bi-poliralisation de l’électorat est confirmée. EELV obtient 17 députés, il multiplie par plus de 4 sa précédente députation, et il peut former un groupe tandis que le Front de gauche n’obtient que 10 députés.

C’est la grande défaite des communistes dont la responsabilité en incombe à Jean-Luc Mélenchon. Il a cru qu’il pouvait bousculer l’électorat ouvrier et en récolter les fruits. Il s’est lamentablement fourvoyé, il y a longtemps que les communistes ne sont plus appréciés dans ce milieu. De cette aventure seuls restent 9 communistes et un élu du Parti de gauche. Le groupe comptait 16 élus communistes et apparentés et 3 élus du Parti de gauche.

Les écologistes peuvent être satisfaits, leur alliance avec le PS, et très critiquée à droite ainsi que par François Hollande, qui n’a pas digéré qu’elle lui soit imposée, se trouve finalement avoir été une bonne chose, le PS n’en a pas subit les conséquences. Toutefois avec un PS majoritaire leur poids est quasi nul. Les attaques de la droite sur la contrainte écologique que subirait François Hollande concernant l’abandon du nucléaire par la fermeture de centrales, s’est avérée comme d’habitude une manœuvre honteuse. Cécile Dufflot élue députée de Paris laissera son siège à sa suppléante Daniele Hoffman- Rispal, PS.

Document l’Express.fr.

Le gouvernement de transition a tout lieu d’être satisfait, l’ensemble des ministres qui se sont présentés à la députation ont été élus. Le cas emblématique fut à Marseille ou Marie-Arlette Carlotti dans la 5ème circonscription bat l’indéboulonnable UMP Renaud Muselier avec 51,8 % des voix. Cette victoire peut avoir des suites sur la mairie aux prochaines municipales. Mais il faut également citer la performance de Aurélie Filippetti en Moselle qui avec 59 % des voix l’emporte sur l’UMP 40, 96 %.

A Paris la majorité reste au PS. 10 députés PS sont élus, 6 députés UMP, et deux écologistes dont Cécile Duflot.

Chez les Français de l’étranger, bien que le découpage soit favorable à la droite, la gauche l’emporte. Huit députés sont élus, dont un écologiste, contre trois seulement pour l’UMP. L’UMP espérait gagner cinq circonscriptions. Les anciens ministres Frédéric Lefebvre et Marie-Anne Montchamp échouent, contrairement à Thierry Mariani, qui remporte la 11ème circonscription, qui regroupe l’Asie et l’Océanie.

La grande perdante à droite est la droite populaire, elle paye un lourd tribut à sa politique. Sur 43 députés seuls 19 ont été réélus. Quelques grandes figures Lionnel Luca et Jacques Myard ont été confortablement élus, respectivement dans les Alpes-Maritimes et les Yvelines. L’ancien ministre Thierry Mariani a également été réélu, mais en changeant de circonscription, et le maire d’extrême droite d’Orange, Jacques Bompard. Eric Raoult également maire du Raincy une figure emblématique de cette droite a été battu par Pascal Popelin PS avec 54, 1% des voix.

Le FN n’aura finalement que deux élus depuis 1986 ou François Mitterrand introduisit une part de proportionnelle dans ses 110 propositions. Le 16 mars 1986, 35 députés de Front national furent élus. Marion Maréchal-Le Pen, jeune élue à Carpentras à 22 ans. Elle est la benjamine de l’Assemblée. L’avocat Gilbert Collard passant de gauche à l’extrême droite devenant un soutien à Marine Le Pen, est élu dans le Gard.

Les grands battus sont Ségolène Royal, Jack Lang, François Bayrou, Marine Le Pen, Nadine Morano, Claude Guéant.

Ségolène Royal est nettement battue à la Rochelle. Elle ne fait même pas le plein des électeurs socialistes. C’est le dissident socialiste de la 1ère circonscription de Charente Maritime Olivier Falorni qui l’emporte avec 62,97% des suffrages. Appliquant le non cumul des mandats et laissant son siège de députée, elle aurait pu demander sa circonscription des Deux-Sèvres à Delphine Batho qui a été brillamment élue. Pour Ségolène «le résultat de ce soir est le résultat d’une trahison politique», Olivier Falorni est «un député de droite». Ségolène paie son parachutage contre le vote des militants socialistes de la Rochelle. «Je n’ai pas gagné cette élection mais je garde intacte ma volonté de servir ce territoire. Je suis animée passionnément par l’amour de la France et le bien-être des Français. Je continuerai à peser sur les choix et sur la politique nationale que mènent Jean-Marc Ayrault et le président de la République».

Jack Lang est un parachuté dans les Vosges, député sortant du Pas de Calais. Il n’a recueilli que 49,12 % des suffrages face au député UMP sortant, Gérard Cherpion. Que dire de Jack Lang d’autre qu’il a fait son temps, qu’il a copiné avec Sarkozy ce qui finalement ne lui a pas porté chance, se trouvant rejeté dans sa circonscription du Pas de Calais.

François Bayrou, paie ses voltes face politique emportant avec lui le Modem. Pris en tenailles entre le PS et l’UMP, il n’avait aucune chance. La sincérité de sa conviction contre l’engagement à l’extrême droite de Sarkozy, l’a condamné. Nathalie Chabanne, PS, une inconnue jusqu’à ces dernières semaines, a été largement élue députée, avec 42,78 % des voix. M. Bayrou n’obtient que 30,17 % des suffrages. A la troisième place, Éric Saubatte, UMP, obtient 27,04 % des voix. Sa déclaration le soir de cette élection montre qu’il va prendre du recul, «Ce choix va bien sûr m’entraîner à changer la forme de mon engagement, à prendre le recul qui s’impose quand on n’a pas réussi, au moins momentanément, à convaincre les siens».

Marine Le Pen se croyait déjà élue à Hénin-Beaumont, sa surprise fut grande. Elle n’a pas digéré de perdre pour une centaines de voix. Elle recueille que 49,9 % des suffrages, 194 voix de moins que le socialiste Philippe Kemel. Le front républicain fut le grand vainqueur, puisque de 23, 5 % au premier tour, Philippe Kemel l’emporte au second avec 50,1 % des voix.

Nadine Morano paie son engagement effronté et trop droitier. Battue dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle. Elle obtient 44,33 % des suffrages alors que le candidat PS, Dominique Potier, en recueille 55,67 %.

Claude Guéant ancien ministre de l’intérieur obtient 38,41 % des voix, M. Solère 39,35 %, et la candidate PS, Martine Even, 22,94 %.

Ce que l’on peut dire c’est que cette législative a boosté un renouvellement de jeunesse dans cette Assemblée. 155 femmes siégeront un record, pour 422 hommes, la parité n’est pas encore obtenue, mais elle avance. Le point noir est la participation qui n’est que de 55,41 % . 43.234.000 inscrits, 23.957.594 votants, exprimés 23.023.193, blancs ou nuls 928.411.