Mes carnets de bord : les cours d’eau, lacs et autres retenues d’eau.

 

Je savais que le Massif Central était une région bien arrosée et que la majorité de nos grands fleuves y prenait leur source, mais je ne savais pas qu’il existait autant de petites rivières et petits ruisseaux qui couraient entre les hauteurs pour descendre abruptement ou délicatement vers les vallées.

 

Entre chaque sommet, les vallées sont plus ou moins profondes, on peut donner comme exemple celles qui séparent le Puy Violent et le Puy Mary ou le Puy Mary et le Plomb du Cantal.

Ces Puys sont accessibles par une route sinueuse et dénivelée qui mène à un col : le col de Néronne près du Puy Violent haut de 1594 mètres, le col de Serre, le col du Pas de Peyrol à une hauteur de 1580 mètres ou encore le col du Prat de Bouc à 1520 mètres.

Depuis le Plomb du cantal, un petit ruisseau à peine plus large qu’une enjambée descend vers la vallée. A cette époque de l’année, on peut le passer à gué, alors qu’à la fonte des neiges au printemps il se transforme en véritable torrent. La Cère est un petit ruisseau qui se jette dans le lac de Saint Etienne Cantalès puis plus tard dans la Dordogne.

 

 

Plus au sud de Saint Flour, on trouve la Truyère, célèbre pour ses gorges ; elle aussi descend en petit ruisseau vers la vallée. Vallée située entre les Monts du Planèze et la Margueride. Une retenue d’eau a été créée au creux des roches pour en faire un lac artificiel fermé par deux barrages appartenant à EDF. Ces barrages : le barrage de Grandval et le barrage de Lanau fournissent de l’électricité pour la région.

Si le barrage de Lanau n’est pas très important, celui de Granval est superbe et sert également de route pour traverser la vallée très profonde à cet endroit.

Ces retenues d’eau sur la Truyère ne sont pas sans danger ! Des « lâchés » d’eau se font irrégulièrement pour maintenir un niveau maximum au lac.

J’ai été témoin de l’un de ces « lâché » : c’est impressionnant ! Regardez les photos : 3 minutes se sont écoulées entre les deux vues que je vous propose ici.

                              

Le lit de la Truyère, à cette époque est presque à sec à cet endroit, des îlots sableux se sont formés avec les courants des lâchés continuels.

Des panneaux annoncent à intervalles réguliers, la dangerosité de la rivière et du site et heureusement ! La baignade y est formellement interdite ! Pourtant, par 32° à l’ombre ou presque ce n’est pas l’envie qui nous manque de mettre les pieds dans l’eau pour se rafraîchir.

 

La pêche est très réglementée dans ces cours d’eau. Si le pêcheur peut s’adonner à son sport favori il doit se plier à des règles très strictes : pêche au fouet sur certains lacs comme celui du Pêcher situé à quelques kilomètres de Murat et remise obligatoire des truites à l’eau ou bien un petit nombre par pêcheur à conserver.

 

Ces petits lacs sont également des réserves naturelles pour la flore et la faune. On peut y voir de belles grenouilles vertes dans les herbiers, des grèbes plongeant à intervalles réguliers pour se nourrir de petits poissons, des milans à la recherche de leur repas ou de celui de leurs oisillons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis, dans les villages peu accessibles, on a la surprise de voir des chiens que l’on pense « domestiques » se jeter sur les roues de la voiture en aboyant et en montrant les crocs ! Là, il faut rapidement rentrer sa main qui pendait le long de la portière, fermer ses vitres et avancer entre eux de peur de les écraser ! Le réflexe est de s’arrêter : là ils se jettent sur les vitres et montrent les crocs essayant de nous mordre !! On repart alors en essayant de les éviter et de les semer : ils s’attaquent alors à la carrosserie du véhicule !! Il faut faire très vite en se rendant compte quelques mètres plus

loin que l’on a retenu sa respiration !!

Des traces de cette attaque sont visibles sur les ailes de notre voiture, de belles traces de crocs ….

 

Et si nous avions été en vélo ou en moto ?????

 

Mais revenons à nos cours d’eau si abondants ; ils chantent sur les pierres entre les arbres, la végétation luxuriante.

Des cascades sont indiquées sur les chemins de randonnée, même à cette époque elles sont superbes. La végétation tout autour est verte et tendre. On peut même y découvrir des champignons sur les rives, des fleurs sauvages de printemps. Ici, la température est inférieure à la « normale » ; il fait bon s’y attarder pour se rafraîchir avant de retrouver le chemin souvent sec et très chaud.

 

Les pierres dans le lit de ces torrents assagis sont usées par le passage du courant ; c’est dans les creux un peu plus profond que se cachent les truites fario vraiment sauvages, pas celles qui sont alevinées à chaque printemps pour faire plaisir aux pêcheurs. Celles-ci sont craintives et s’enfuient ou se cachent au moindre bruit, a la moindre tâche d’ombre. Ce sont les plus prisées des pêcheurs car ils sont certains de devoir les chercher et ne pas faire de « pêche à la ligne » !!

 

Et puis, certains cours d’eau renferment également brochets, sandres et perches ; ces carnassiers qui sont le plaisir du pêcheur puisqu’ils offrent un beau combat pour se faire sortir de l’eau. Il faut pour ce faire un cours d’eau un peu plus profond, que l’on ne voit pas le fond du lit de la rivière.

 

Par contre, ces cours d’eau sont très prisés ; il est parfois difficile de trouver une place pour y mettre sa canne. Ce ne sont pas ceux que je préfère ! Entre le barrage de Grandval et celui de Lanau, le lit de la Truyère est par endroit si large qu’un club de canotage s’y est installé. Près de Saint Flour, des sports d’eau sont proposés aux touristes et aux passionnés ; l’Aire de Garabit juste avant les gorges de la Truyère offre ainsi de nombreuses occupations pendant la belle saison.

                                                                                                             

A suivre…..