Sarkozy : la comédie du pouvoir.

 William Shakespeare n’aurait pas renié un tel personnage, il aurait même pu écrire une pièce. Comme Mitterrand avant lui, notre président prend un malin plaisir à jouer avec son entourage. La manipulation à son comble, la politique Kleenex : on prend les gens et on les jette quand on n’a plus besoin d’eux. Mais le plus extraordinaire, c’est qu’il jette mais peut très bien reprendre et ça marche. Les bannis sont trop heureux qu’on daigne à nouveau s’intéresser à eux.

Le fidèle Fillon a rongé son frein en subissant des humiliations pendant 5 ans. La dernière en date : le retour en grâce de Rachida Dati. Favorite en disgrâce, elle est prête à pardonner à son maître. Il pense qu’elle lui sera plus utile pour cette élection qu’un premier ministre en perte de vitesse. C’est un camouflet que Fillon encaisse sans broncher.

C’est la cour de Versailles où les courtisans espèrent la bienveillance du monarque, mais ça ne dure qu’un temps. Bruno Lemaire, le chouchou pendant quelques mois, est maintenant écarté du cercle proche. Borloo, Boutin et Morin ont cru qu’ils pourraient s’émanciper et voler de leurs propres ailes – ils ont surtout été virés du gouvernement. Mais la tête basse, ils rentrent au bercail, bien contents s’ils peuvent récolter quelques miettes. L’ami de toujours, Brice Hortefeux, dévoué mais si maladroit est mis au placard. Il enguirlande ses ministres et ses collaborateurs comme des enfants. 

Franz-Olivier Giesbert, dans son livre sur Sarkozy paru en 2011, décrit très bien le personnage qu’il dit «   méprisant, égocentrique, colérique, enfantin, vaniteux, hystérique ».  

Il devra néanmoins se méfier, car si d’aventure il perd cette élection, plusieurs parmi ces humiliés vont sans doute lui faire payer ces affronts. La vengeance est un plat … Vous connaissez la suite.