Une vie dans la croûte terrestre ?



On dit parfois que l’on va chercher bien loin ce que l’on a devant soi.

Ainsi des scientifiques de tous bords recherchent-ils dans l’espace et sur la surface de planètes diverses jamais visitées, des traces d’organismes vivants, voire les organismes vivants eux-mêmes.

D’autres préfèrent prospecter dans les profondeurs des océans ou encore sous d’énormes couches de glace.

Par contre nul n’avait songé à rechercher une vie quelconque, dans ce que l’on appelle la croûte terrestre.

 

Eh bien des biologistes qui réalisaient un forage, à bord du bateau scientifique JOIDES RESOLUTION, au dessus de la faille de Juan Fuca située dans l’est de l’océan pacifique, auraient découvert la présence de micro-organismes vivants dans les échantillons !

La profondeur de forage était pourtant de 265 mètres dans les sédiments et 300 mètres dans le basalte.

 

Les microbiologistes affirment qu’il s’agirait de gènes de microbes, capables de métaboliser les composés à base de soufre produisant du méthane.

Ce qui semble impensable, c’est que ces micro-organismes pourraient vivre et même se développer, dans ce milieu souterrain profond et dans des conditions qui défient l’entendement.

 

En effet dans cette croûte océanique, l’environnement est "anoxique" ce qui signifie qu’il est dépourvu ou très pauvre en oxygène, de plus la photosynthèse liée à la lumière est inexistante.

Par contre on connaissait l’existence d’êtres vivants tels que le ver Mephisto ou encore le collembole (sorte d’insecte) dans des sédiments marins de la croûte océanique, jusqu’à 4 kilomètres de profondeur, mais les conditions environnementales étaient différentes et plus propices à une certaine forme de vie. 

 

Dans la revue Science, les microbiologistes expliquent que les bactéries utiliseraient l’hydrogène contenu dans l’eau, pour convertir le dioxyde de carbone en matière organique.

On appelle cela la "chimiosynthèse".

Certaines bactéries donc, en l’absence du phénomène de photosynthèse produiraient des matières organiques à partir du CO². 

 

Enfin pour pouvoir affirmer si l’ADN était issu de micro-organismes vivants ou morts, les microbiologistes ont porté des échantillons de roches à une température de 65°et dans une eau enrichie des mêmes composés chimiques présents dans le plancher océanique.

Ils sont formels, le dégagement de méthane qui s’est produit lors de l’expérience, permet d’affirmer qu’ils étaient en présence de micro-organismes vivants et de plus en voie de développement.

A présent les chercheurs pensent se tourner vers l’étude de nouveaux fragments, qu’ils comptent prélever en d’autres lieux, de l’océan pacifique à l’atlantique nord.

 

Nous voilà bel et bien en face d’un écosystème nouveau, qui nous est encore inconnu, mais ne devrait pas manquer de dévoiler ses secrets.