Tensions entre Israël et le Hezbollah

Le raid israélien du 18 janvier dans la province de Kuneitra, haut lieu stratégique du Golan syrien, avait fait dans l’indifférence presque générale de nombreuses victimes dans les rangs du Hezbollah parmi lesquels Jihad, fils de Imad Moghniyeh ainsi qu’un général iranien. La provocation, éternelle constante du mode opératoire israélien  s’est avérée encore une fois fructueuse puisque la réaction ne s’est pas faite attendre plus de 10 jours : un convoi militaire israélien dans la zone frontalière occupée des fermes de Chebaa a été pris pour cible hier par le Hezbollah depuis le Liban. Contre représailles israéliennes du tac au tac : des villages du sud  où sont postées les Forces de la Finul et de l’armée libanaise  ont été le théâtre de bombardements intensifs, "légitime défense" obligeant ! 

Loin de faire l’unanimité, la riposte hezbollahie suscite incompréhension et colère à l’heure où le pays, enclin à la politique de la chaise vide, a bien d’autres priorités à traiter. L’absence de réaction à l’agression de Kuneitra, synonyme d’aveu de faiblesse, a sans doute poussé  le Hezbollah à courir le risque d’entraîner le Liban dans une réédition du 12 juillet 2006 avec possibilité de se brûler les ailes alors qu’il est engagé sur plus d’un front. 

Une aubaine inespérée que ce scénario pour un Netanyahou désireux de se refaire une santé à l’approche du scrutin législatif, comme le soulignent certains observateurs. Confronté au slogan de campagne, "tout sauf Bibi", l’intéressé fait des pieds et des mains pour demeurer aux manettes : les démolitions palestiniennes en Cisjordanie battent leur plein, Bibi en tête de la marche républicaine, Bibi rebooste l’Alyah, Bibi prochainement au Congrès américain; Bibi l’infatigable toujours à l’affût pour faire feu de tout bois ! Tout d’une stratégie de réélection "stratosphérique" et rien d’une quête de réconciliation… 

Après ces sanglantes démonstrations de force, reste à savoir si ces ennemis échaudés, partisans de la politique de Gribouille, se jetteront encore une fois au "feu" en guise de solution? Suite à la vague sans précédent du "je suis Charlie", le pire reste à craindre puisque les théories conspirationnistes se démultipliant, elles ne sont plus l’apanage de certains. Nombreux jurent leurs grands dieux que les "islamistes", (mot fourre tout), incapables pour la plupart d’entre eux de nous fabriquer un clou, sont devenus le temps d’une nuit à son aurore le péril du siècle. C’est dire si Israël n’est pas seul en danger au milieu d’un havre de paix…Netanyahu a menacé le Hezbollah de lui faire payer cher sa riposte. Le Liban se tourne vers le Conseil de sécurité de l’ONU.